Claude Mouchague, condamné en appel dans l'affaire de l'explosion du bar "Le Macao" en juin 2014 à Limoges, est décédé le 24 décembre 2023. Les victimes seront probablement très peu indemnisées.
Claude Mouchague, prévenu dans l'affaire de l'explosion du bar le Macao, le 10 juin 2014 à Limoges, est décédé le 24 décembre 2023.
Le 30 juin dernier, il a été condamné à trois ans de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende. La justice l'avait également condamné à s'acquitter de très importants dommages et intérêts, notamment au pompier, très grièvement blessé lors de l'intervention.
Avant, j'étais sportif, le responsable des plongeurs de la Haute-Vienne, je courais, je skiais... Plus rien n'est possible aujourd'hui, j'ai toujours le sifflement de l'explosion en permanence dans mon oreille, je fais des cauchemars toutes les nuits.
Sapeur-pompier gravement blessé lors de l'explosion du Macao
L'avocat de Claude Mouchague avait annoncé son intention de se pourvoir en cassation. Le prévenu a été relaxé par la Cour d'Appel, pour les blessures involontaires qu’il aurait infligées aux pompiers et policiers qui tentaient de le faire sortir de la cave où il s’était enfermé.
Pour Maître Jean-Christophe Roman, "Il n’y a plus de lien direct entre les blessures involontaires et les dommages et intérêts auxquels mon client a été condamné." D'où le pourvoi en cassation.
Après le décès du prévenu, le pourvoi est annulé puisque l'action judiciaire est éteinte.
Indemnisation des victimes
Jointe par téléphone, Bernadette Liard, conjointe de Michel Mouchague, a confirmé le décès, mais a refusé de répondre à nos questions.
Il est probable que la famille refuse la succession et que les dommages et intérêts ne soient jamais payés aux victimes.
Ces dernières n'auront alors qu'un seul recours : s'adresser à la CIVI (Commission d'Indemnisation des Victimes d'Infraction), dont les plafonds d'indemnisation sont souvent bas.
Rappel des faits
Le 10 juin 2014, vers 23 h 30, le bar-tabac Le Macao, situé au 255 de la rue François Perrin, tout proche du boulevard périphérique à Limoges, est entièrement détruit par une explosion.
Les pompiers arrivent rapidement sur les lieux pour une périlleuse intervention. De lourdes dalles de béton armé s'écroulent et un sergent-chef est grièvement blessé. Il a dû subir plusieurs opérations. Elles lui ont laissé d'importantes séquelles.
⇒ Le reportage de France 3 Limousin à l'époque de l'explosion
À leur arrivée sur place, plusieurs policiers ont également été blessés.
Le gérant de l'établissement est retrouvé dans sa cave, lourdement blessé aussi.
À première vue, cela ressemble à un accident, une fuite de gaz, mais l'enquête ouverte par le parquet va laisser entrevoir une autre explication.
En effet, une demi-heure avant l'explosion, les forces de l'ordre avaient été appelées pour un différend familial.
Le gérant du bar s'était, en effet, enfermé à double tour dans sa cave. Il aurait ouvert lui-même une bouteille de gaz de 13 kilos, reliée à un chalumeau avant l'explosion.
Une version que le prévenu a toujours niée.
En première instance, il avait été relaxé alors que le parquet avait requis sept ans de prison ferme. Le procureur de la République avait alors fait appel de la décision.