L'épidémie de Covid a débuté il y a deux ans et certaines de ses conséquences sont tout juste découvertes, avec des effets secondaires qui préoccupent patients et médecins du CHU de Limoges.
Au CHU de Limoges, pneumologues et spécialistes se penchent de plus près sur les conséquences du Covid long sur la respiration des malades et plus précisément sur le diaphragme.
Une après-midi par semaine, les couloirs du service pneumologie se transforment en piste de sport. Une marche rapide pendant plusieurs minutes, capteurs en bandoulière : les capacités respiratoires des volontaires sont surveillées de près.
Une gêne invisible avec des examens traditionnels
Ces patients ont tous eu une forme de Covid, plus ou moins sévères. Et souvent, malgré un passage à l'hôpital et des examens redevenus normaux, d'importantes difficultés demeurent.
Je suis beaucoup plus ralentie dans ce que j'ai à faire au niveau de mon travail, je ne vais pas aussi vite parce que ça me fatigue beaucoup !
Margaret Terracher, malade en novembre 2020.
Dans le service, après le rush de la prise en charge des malades, ces nouvelles questions préoccupent. Une étude scientifique vient d'être lancée par des pneumologues pour mieux comprendre l'impact du virus sur la respiration et plus précisément sur le fonctionnement diaphragme qui la contrôle. Sa contraction est examinée avec une échographie pour évaluer la force du muscle.
Les chercheurs veulent vérifier à grande échelle leurs observations et leurs hypothèses.
Les patients sont en insuffisance sur ce muscle, ce qui explique l’essoufflement et les gênes respiratoires
François Vincent, pneumologue
Les premiers patients qui ont accepté de participer veulent faire avancer la recherche autour d'un virus qui n'a pas fini d'impacter la santé publique, comme le constate Valentin Stalder, interne en pneumologie : "Des gens qui étaient en pleine forme avant de faire la Covid et qui 3,4, 6 mois après ont toujours un essoufflement, toujours des troubles qui sont inexpliqués"
Au total, 50 patients qui ont été hospitalisés au CHU de Limoges seront recrutés pour cette étude. Pour les autres, une consultation dédiée aux essoufflements persistants après Covid a été mise en place. Les premiers résultats sont attendus début juillet. Des projets de recherche communs avec d'autres spécialités médicales sont en train de voir le jour.