Le déficit des hôpitaux des centres hospitaliers régionaux et universitaires (CHRU) s'est creusé en 2014, mais leur dette a légèrement diminué, a annoncé la Conférence des directeurs généraux de ces établissements.
Le déficit des 32 CHRU concernés s'élève à 196 millions d'euros en 2014, contre 176 millions en 2013.
Cette "légère dégradation (...) doit toutefois être relativisée en raison de la réduction concomitante des aides à l'équilibre versées en fin d'année 2014", estime la Conférence des directeurs généraux dans un communiqué.
Les CHRU ont par ailleurs "amorcé une trajectoire de désendettement, leur dette étant inférieure à 11,07 milliards d'euros fin 2014, en diminution de l'ordre de 75 millions d'euros par rapport à 2013".
L'activité de ces établissements a connu "une dynamique plus forte en 2014", avec une augmentation de 2,3% du nombre de séjours par rapport à 2013.
Si l'hospitalisation classique reste stable (+1,3% de séjours), l'évolution de l'activité ambulatoire (sortie le jour de l'opération) "reste soutenue (+2,6% de séjours)".
Mais "la situation budgétaire des CHRU demeure tendue en 2014", notamment en raison de la baisse (-11 millions d'euros) des dotations forfaitaires allouées par les agences régionales de santé, principale cause de la baisse des résultats comptables.
Par ailleurs, les dépenses à caractère médical ont augmenté de 18,61% contre 3,25% en 2013, une hausse quasi exclusivement due au prix exorbitant de nouveaux traitements contre l'hépatite C.
Les établissements sont parvenus à maîtriser un peu mieux leurs charges de personnels, qui ont augmenté de 2,6% en 2014, après une hausse de 2,9% en 2013.
Mais "les nouvelles mesures salariales octroyées à certaines catégories de personnels vont peser doublement sur le résultat des CHRU" en 2015 et au-delà, s'inquiète la Conférence des directeurs généraux.
Les sages-femmes, notamment, doivent bénéficier de revalorisations salariales, tandis que les médecins urgentiste ou encore les internes ont obtenu une réforme de leur temps de travail.
La Conférence prédit "des efforts encore accrus de la communauté hospitalière", compte tenu de l'annonce récente d'un Ondam (Objectif national des dépenses de l'assurance maladie) à 1,75% pour 2016 au lieu de 2% comme initialement établi.
"Un tel taux n'est sans doute pas soutenable sans de fortes restructurations de l'offre de soins", prévient-elle, soulignant avoir respecté l'Ondam hospitalier en 2014.
L'Ondam sert à limiter l'augmentation naturelle des dépenses de santé, liée au vieillissement de la population et de l'augmentation des pathologies chroniques.
En avril 2014, la ministre de la Santé avait présenté dans les grandes lignes son plan pour dégager 10 milliards d'euros d'économies pour l'Assurance maladie d'ici à 2017, dont 2 milliards pour l'hôpital et 1 milliard grâce au développement des soins ambulatoires.
Le centre hospitalier régional universitaire de Limoges
Le CHU de Limoges emploie 7 631 personnes, médicaux ou non, ce qui en fait le premier employeur de la région Limousin.
Il dispose de près de 2 100 lits.