À partir du 6 mars, le Limoges CSP va entamer plusieurs marathons, qui le mèneront, normalement, jusqu’à juin prochain et même au-delà. Sportif, financier et juridique vont se mêler, dans un calendrier presque infernal !
La décision a fini par tomber le 22 février dernier : l’Assemblée Générale de la Ligue Nationale de Basket a entériné la reprise du championnat d’Élite français, et cela, suivant bien sûr les conditions sanitaires, jusqu’à son terme.
Les play-offs, eux, devront se dérouler cette saison sous une forme particulière.
Sportivement, c’est un vrai marathon qui attend le Limoges CSP !
Mais, pour l’instant, cette reprise est évidemment prévue à huis-clos, sans public. Et cela pourrait être le cas, jusqu’au bout. Donc, sans recette. Alors que se posent de nombreuses questions, autour de la santé économique du club… Financièrement, les prochaines semaines pourraient être cruciales pour le Limoges CSP !
Enfin, comme une vieille habitude, l’actualité du CSP a rejoint celle de la justice, ces derniers jours. Non sans rapport bien sûr, avec l’aspect financier. Et le calendrier laisse présager que cela va aussi durer. Juridiquement, c’est un nouvel épisode de la série du Limoges CSP !
Le volet sportif du Limoges CSP
Depuis le début de la saison, le 26 septembre 2020, le Limoges CSP a joué 10 matchs de championnats (5v, 5d). Pourtant, samedi 6 mars, en se déplaçant à Châlons-Reims, c’est la 23e journée que disputeront les hommes de Mehdy Mary.
L’épidémie de Coronavirus, et les restrictions liées, ont bien sûr totalement bouleversé le déroulé du championnat.
Mais, même, depuis octobre, c’était devenu incompréhensible.
Certains clubs acceptaient de jouer sans public, d’autres non, on jouait tantôt la journée prévue, d’autres fois une en retard, ou même en avance (comme le Monaco-Limoges du 21 novembre 2020 !)…
Désormais, on va faire comme si, et ce week-end, c’est donc bien la 23e journée, prévue initialement à cette date, qui va se jouer.
Si la saison va à son terme, à la 34e journée, le 4 mai prochain, alors se dérouleront toutes les journées encore en retard. Soit, pour Limoges, 12 rencontres !
Pour résumer, voici l’infernal calendrier des Limougeauds :
- En mars, quatre matchs de championnat, dont deux à l’extérieur, et une rencontre de Coupe de France.
- En avril, six matchs de championnat, la moitié à Beaublanc.
- En mai, huit matchs de championnat, dont cinq à domicile.
- En juin, six matchs, la moitié à Beaublanc, mais avec le déplacement à Pau.
Vingt-cinq rencontres en quatre mois donc, sans compter les éventuelles de Coupe de France, ni les potentiels play-offs (qui se dérouleront normalement sur trois jours, sous forme d’un Final 8).
Certes, toutes les équipes ou presque vont être confrontées au même problème, et l’infirmerie est aujourd’hui vide, mais physiquement, cet enchaînement prévu après presque un an sans véritable rythme…
Certes, l’effectif de Limoges ne manque pas de qualité, mais son banc, un peu de profondeur…
Certes, le CSP nous a déjà gratifiés cette saison de belles performances, mais le calendrier particulier au regard des adversaires directs est défavorable…
Un marathon ? C’est au mieux ce qui attend Limoges sportivement.
Le volet financier des prochaines semaines du CSP
Depuis le changement de direction, en 2019, les questions sont nombreuses quant à la santé financière réelle du club.
De plus, la précédente saison, et sans doute celle-ci, sous les fourches caudines de la Covid-19, et avec toujours l’absence de perspectives, ne laissent guère augurer de recettes. Que les maigres droits télé ne compenseront absolument pas. Vont se poser aussi et de nouveau les problématiques des abonnements et des partenaires.
Enfin, si la Ligue a poussé pour la reprise de la saison, c’est, notamment, parce que son gendarme financier, la DNCCGCP, estimait que les clubs perdaient plus d’argent sans jouer qu’en jouant.
Mais dans son rapport, l’organe de régulation pointait également la situation de cinq clubs d’Élite, sans les nommer, les présumant en grand danger de survie à la fin de la saison.
En l’absence de réponses officielles du club, le pessimisme prévaut. Et donc oui, ces prochaines semaines s’annoncent cruciales !
Le volet juridique du Limoges CSP
Non sans rapport, au contraire, avec ce qui précède…
On le sait, au début du mois de février, l’actuelle direction du CSP a assigné, devant le tribunal de commerce de Limoges, l’ancien président du directoire, Youri Vérieras, et l’ancien président du conseil de surveillance, Jean-Léonard Picot.
En jeu, notamment : des coupures de contrats de joueurs, des modifications de contrats de l’entraineur et du directeur sportif d’alors, et les conséquences financières liées.
L’affaire a été renvoyée à la fin avril, à la demande des avocats des personnes visées. Lors de la prochaine audience, un nouveau renvoi est à prévoir, pour des raisons de procédure. Si l’on envisage ensuite un délibéré, et d’éventuels pourvois, le feuilleton pourrait durer. Et comme il a des conséquences sur le volet économique...
Bref, après tant de privations, la période s’annonce existante pour les supporters du CSP.
Elle s’annonce cependant avec de nombreuses interrogations, certaines touchant jusqu’au futur même du club !