Interpellé dans la nuit du 1 au 2 septembre, l'homme de 44 ans était jugé ce 4 septembre en comparution immédiate, pour une série de cambriolages commis dans des commerces de Limoges depuis 2022. Des vols au mode opératoire remarquable : le malfaiteur pulvérisait de l'acide sulfurique pour effacer ses traces. Le prévenu n'a pas reconnu être l'auteur des faits. La justice l'a condamné à 2 ans d'incarcération, et une année de sursis avec mise à l'épreuve.
"Non, ce n'est pas moi" a assuré le prévenu. "Je suis bien sorti à 4h30, avec l'idée de voler, mais j'ai changé d'avis" a-t-il affirmé ce jeudi 4 septembre devant le tribunal correctionnel de Limoges.
Interpellé le 2 septembre dernier par les forces de l'ordre place d'Aine à Limoges, l'individu était sous surveillance depuis plusieurs jours dans le cadre de l'enquête ouverte, depuis mars 2022, sur une série de vols par effraction dans des commerces du centre-ville.
L'acide chlorhydrique pour signature
Des vols d'argent principalement, en numéraire, soumis au même mode opératoire : l'auteur des faits, toujours habillé de façon identique, opérait la plupart du temps dans la nuit du dimanche au lundi, entre 4h et 6h du matin. La particularité de ses cambriolages, c'est cette signature : le cambrioleur utilisait de l'acide chlorhydrique pour effacer ses traces. Il en aspergeait systématiquement tout ce qu'il touchait.
Pas de flagrant délit, mais le kit du parfait cambrioleur
C'est la mise en place d'un dispositif de surveillance dans le centre-ville de Limoges qui a permis l'interpellation du prévenu, dont le sac à dos contenait un pied de biche, un arrache barillet et de nombreux tournevis. Et surtout, dans la poche de son blouson, un flacon contenant de l'acide chlorhydrique
"Il a été interpellé alors qu'il ne commettait aucun fait ", souligne son avocat maître Joël Frugier ."Il a été reconnu comme porteur de vêtements sombres, ce qui n'est pas une caractéristique extraordinaire".
Les négligences troublantes de l'enquête
Le kit du parfait cambrioleur retrouvé dans le sac et le pulvérisateur d'acide chlorhydrique sont des éléments insuffisants pour démontrer la culpabilité de son client, selon son avocat. "On a le coupable idéal" mais il relève dans l'enquête de troublantes négligences :
"Il y a des faits assez troublants, notamment lorsque l'on évoque l'analyse technique d'unepièce de monnaie, effectuée par les laboratoires de la police et qui s'émeuvent de la façon dont le scellé leur est transmis, un scellé ouvert et non identifié. On a aussi une cagoule et des gants qui apparaissent dans un troisième procès-verbal que mon client dit ne pas avoir eus, on a également le scellé avec la tenue qu'il portait et qui disparaît 48h avant l'audience de comparution immédiate, une destruction qui est hasardeuse et fâcheuse" déplore-t-il.
En état de récidive
L'homme de 44 ans qui comparaissait ce jour cumule 21 condamnations, dont 13 pour vols avec effraction. Il a déjà passé 15 ans en prison et comparaissait ce jour en état de récidive légale. Il est sorti du centre de détention d'Uzerche en 2021 et la série qui lui était reprochée a débuté en mars 2022.
Il était poursuivi pour 9 des 37 procédures pour vol recensées à Limoges depuis 2022, selon ce mode opératoire spécifique, le parquet affirmant "avoir fait preuve de discernement".
"Mon client était le parfait coupable puisqu'il était connu pour des faits de vol. On essaie de lui imputer l'ensemble de ces faits non élucidés en imaginant que cela fera 37 affaires résolues" regrette son avocat.
Le tribunal l'a déclaré coupable des neuf cambriolages qui lui étaient reprochés. Il a été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis avec mise à l'épreuve. Il devra travailler et rembourser les commerçants