Les 3 circonscriptions du département ont été remportées par des candidats de la Nouvelle Union Populaire et Écologiste et Sociale. Dans un département historiquement ancré à gauche, après une parenthèse LREM de 5 ans, de nouveaux profils prennent le relais.
En 2017, les sortants s’appelaient Alain Rodet, Daniel Boisserie et Catherine Beaubatie. Des socialistes haut-viennois très implantés localement, et depuis plusieurs mandats. Après une déroute électorale et 5 ans de domination LREM à l'Assemblée nationale, les nouveaux députés de gauche ont changé de profil.
Victoire claire
Il n’y a pas photo. Dans la première circonscription de Haute-Vienne, le militant LFI Damien Maudet, 25 ans, est élu avec 53,4% des voix. Dans la deuxième, Stéphane Delautrette, élu local socialiste, gagne avec plus de 61% des voix. Dans la troisième, Manon Meunier, 26 ans et militante LFI, rentre à l’Assemblée nationale avec 52,1% des voix.
Fraicheur et expérience
Les ténors socialistes du département saluent ce résultat. Pour la chef de file du parti Gulsen Yldirim, "C’est une continuité, parce-que la Haute-Vienne reste un territoire de gauche."
La gauche est-elle différente aujourd’hui ? Pas vraiment selon elle : "Bien sûr, il y a de nouveaux visages, il y avait peut-être un besoin de renouvellement avec de nouvelles façons de faire de la politique. Mais il y a aussi une complémentarité. Ils ont apporté leur fraîcheur, on a apporté notre expérience, par exemple avec Stéphane Delautrette".
XXIe siècle politique
Pour Stéphane Lajaumont, ancien conseiller régional Terre de Gauche et militant de la Nupes, cette élection marque une réelle évolution dans la façon de faire de la politique : "Le projet de la Nupes permet à toute une génération de se retrouver pour répondre à l’urgence sociale et à l’urgence climatique. Je ne pense pas que l’héritage soit l’héritage socialiste. Le PS a capté longtemps l’électorat de gauche, mais cette fois, on entre dans le 21ème siècle politique."
Envie d'agir
Cette fraîcheur s'illustrait en tout cas ce dimanche soir par une envie d'agir et de réformer rapidement. Manon Meunier compte rapidement se faire entendre : "Je suis jeune encore, mais on a besoin de jeunes à l’Assemblée pour porter nos voix." Pour Damien Maudet : "Mon seul cap, c’est de porter la parole des gens. Le blocage des prix, les déserts médicaux, le système de santé, c’est sur ça qu’on va se faire entendre." Stéphane Delautrette prend un peu de recul : "Deux choses doivent nous interroger : l’abstention et le score anormalement élevé du RN. J’ai 5 ans avec mes collègues pour inciter les électeurs à revenir voter."
Il faudra maintenant poursuivre l’union sur les bancs de l’Assemblée nationale. Les trois nouveaux députés y feront leurs premiers pas dès mardi.