Les poneys, compagnons privilégiés pour les enfants et les personnes âgées

La médiation animale permet de tisser des liens entre les animaux et les êtres humains. Cette méthode pédagogique ou thérapeutique est pratiquée depuis plusieurs années avec des publics ciblés comme les enfants, des personnes handicapées ou les personnes âgées. En Limousin plusieurs expériences sont menées régulièrement avec des poneys.

Le jour n’est pas encore levé à Sereilhac. Tequila et Cookie, deux poneys Shetland, quittent la chaleur de leur box et embarquent pour une journée de travail un peu particulière.

Une heure de route plus tard, ils sont dans la cour de l’Ecole René Blanchot, dans le quartier de la Bastide à Limoges. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont très attendus.

Toute la journée, 96 enfants de 2 à 6 ans vont pouvoir passer un moment privilégié avec les deux poneys. Une expérience inédite pour la quasi–totalité d’entre eux qui n’ont jamais eu la chance de côtoyer de près des animaux de cette taille.

Pour ces enfants, le contact physique avec un être vivant différent, mais doué de sensibilité et d’empathie, est un moment fort qui va déclencher d’intenses émotions.

C’est pas si facile de se dire qu’on est capable de tenir un animal et de l’emmener là où l’on veut. C’est peut-être pas quelque chose qui leur serait venu à l’idée d’essayer ça. Mais là ils voient qu’ils en sont capables. Et si on est capable de faire ça, on est capable de faire plein d’autres choses ...

Karine Chazal, médiatrice animale au Centre Equestre des Seychas à Sereilhac

Au programme, brossage, promenade et surtout caresses et gros câlins. Petites confidences aussi, parfois, confiées au creux de l’oreille d'un animal patient, et forcement compréhensif.

Après des mois d’enfermement pour cause de pandémie, ce contact physique, peau à poil avec l’animal est une bénédiction.

En classe on a trouvé que les enfants étaient paniqués à la vue du moindre petit insecte. On perdait souvent  leur attention. On s’est dit que nous, ce qui nous avait fait du bien quand on était enfermés c’était la nature autour de nous. Alors il fallait qu’on fasse quelque chose avec ces enfants qui sont dans le bitume à longueur de temps, qui ne sortent pas souvent de leur quartier …

Mélanie Delage, enseignante à l'école René Blanchot à Limoges

Des séances de médiation animale que les enseignantes souhaitent pérenniser pour dompter les peurs, apporter du bien-être et insuffler de la confiance en soi aux enfants de cette école de quartier.

Dans les mois à venir, chèvres, poules, lapins, poneys à nouveau et la venue d'un chien sont programmés.

Les poneys font preuve d’empathie pour tous les âges de la vie

A  Ambazac, les poneys ont aussi beaucoup de succès.

Ici, les caresses sont données par des mains plus tremblantes et les câlins par des tempes grises et des fronts ridés. Mais le principe reste le même : provoquer le contact physique entre l’être humain et l’animal, tous les deux différents mais tous les deux vivants et dotés de sensibilité.

Depuis plusieurs années, les pensionnaires du Centre Gériatrique de Muret peuvent profiter de la proximité du Centre Equestre d’Ambazac, situé à une centaine de mètres en contrebas.

Là encore ce sont des poneys qui ont été choisis pour provoquer une rencontre et des émotions chez des résidents dont les journées s’égrènent souvent au ralenti.

Le poney est très sensible, mais il est neutre, sans jugement, il vit dans l’instant présent. Il sent l’émotion de la personne qui est proche de lui et se positionne en miroir par rapport à elle.

Emmanuelle Lafitte-Dry, psychologue, Centre Gériatrique de Muret à Ambazac

Pour Emmanuelle Lafitte-Dry, la psychologue du Centre Gériatrique de Muret, les bienfaits du contact avec les équidés chez les personnes âgées sont étonnants.

Ils se font sentir dès la préparation des séances de médiation animale. L’anticipation et l’organisation de ce moment privilégié donne un objectif, rythme une semaine et provoque une motivation, une mise en mouvement et une confiance parfois disparus chez les résidents de l’établissement.

Et le moment venu, le contact physique avec les poneys permet de retrouver des sensations corporelles et émotionnelles parfois enfouies depuis longtemps.

Nathalie Barot, l’aide médico-psychologique de l’établissement, a constaté que des personnes dont le déplacement physique est limité habituellement peuvent se débloquer pour aller vers l’animal et l’étreindre en oubliant quelques instants le déambulateur. On peut ensuite continuer le travail avec l’ergothérapeute.

Des souvenirs reviennent, notamment chez les personnes de la campagne qui ont connu cette complicité si particulière avec les animaux. Et d’une façon générale, c’est une faculté à communiquer qui refait surface et qui peut parfois permettre de rompre un peu l’isolement psychologique.

A  Ambazac, au bout de plusieurs années, le bilan de l’expérience est donc largement positif. Pour la poursuivre et l’approfondir, la psychologue a donc entrepris de se former à la médiation équine auprès de la Fédération Française d’Equitation.

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