Le nouveau confinement renforce le sentiment de nombreux lycéens : seront-ils prêts pour les épreuves du bac ? Depuis le mois de novembre, leur emploi du temps est déjà bien perturbé.
A Limoges, la colère de lycéens s'est exprimée ce 2 avril aux abords de leur établissement, le lycée Suzanne Valadon : en raison du confinement qui débute la semaine prochaine, ils ont appris jeudi que les épreuves du bac blanc de philosophie et de français étaient avancées à ce vendredi. Dans la précipitation, estiment certains.
Les écarts se creusent
C'est un sentiment d'injustice
Depuis le mois de novembre, les lycéens sont en classe par demi-groupe : une semaine au lycée, une semaine à la maison. Un rythme qui n'est pas évident à suivre. "Il y a plein de jeunes qui sont en galère avec les semaines en distanciel et pour eux, je trouve ça injuste. Ils galèrent et en plus, ils doivent faire ça (le bac blanc) du jour au lendemain", explique cette lycéenne en classe de première.
Car aujourd'hui, les lycéens se posent une question : seront-ils prêts pour les épreuves du bac du mois de juin ?
Un bac aménagé ?
Alors que syndicats et enseignants le demandaient depuis plusieurs mois, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer a annoncé en janvier l'annulation des épreuves de spécialité du bac qui devaient débuter le 15 mars, remplacées par les notes obtenues durant l'année scolaire.
Mais au sujet des épreuves de juin, il a réaffirmé ce jeudi 1er avril sa volonté de les maintenir, notamment les épreuves de philosophie et du grand oral, la nouveauté de ce bac 2021.
Pourtant, les élèves se demandent comment ils vont préparer ces épreuves, à distance. "C'est un stress, explique cette lycéenne en terminale à Renoir à Limoges. Ca risque d'être compliqué si les examens ne sont pas annulés ou si les modalités ne sont pas différentes. On ne peut pas préparer le grand oral avec nos profs. Pareil pour notre épreuve de philo."
Du côté des syndicats enseignants, le discours est le même, notamment au SNES-FSU.
Il ne faut pas faire subir ça aux élèves
Inégalité de traitement
A ce nouveau confinement s'ajoute une autre inégalité entre les élèves. Dans une circulaire du 6 novembre 2020, le ministère de l'Education nationale demandait aux chefs d'établissements de proposer un enseignement hybride à leurs élèves afin de limiter le brassage dans les bâtiments.
Chacun y a apporté sa réponse. Dans certains lycées, les élèves ont cours en classe une semaine sur deux, dans d'autres établissements, deux semaines sur trois, d'autres encore ont choisi de ne rien changer à l'organisation.
Dans ces conditions, et avec une telle disparité de traitement, les élèves ne reçoivent pas le même enseignement. En revanche, le bac sera le même pour tous.