Limoges : camp de base de l'équipe de France de parajudo avant les Jeux paralympiques de Tokyo

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A partir du lundi 10 mai 2021 et jusqu'au dimanche 17, une partie de l'équipe de France de parajudo sera en stage d'entraînement à Limoges.  Depuis un an, un lien fort s'est créé entre ces athlètes tous potentiellement futurs médaillés, et Limoges.

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Un petit point tout d'abord sur ce qu'est le parajudo ou para judo, ou encore para-judo. Et bien c'est du judo, ça vous l'aurez compris, dont les règles ont été légèrement adaptées pour permettre la pratique, en compétition, aux judokas mal et non-voyants.

Le combat démarre une fois que chacun des combattants a pris sa garde (le kumikata) sur son adversaire, le kimono déjà agrippé donc. L'arbitre interrompt le combat en cas de rupture complète de garde, il reprend dès que la saisie est à nouveau installée. Enfin l'arbitre indique de manière sonore aux combattants qu'ils s'approchent trop prêt des bords du tatami.

Deux garçons à l'aube d'une carrière prometteuse

“Ce que j’aime dans le judo c’est de se retrouver seul face à l’adversité, de ne pouvoir compter que sur soi-même. J’aime cet esprit de combativité et de gagne, je le recherche en compétition mais aussi à l’entraînement, ça fait partie de mes valeurs.”

Des paroles de futur médaillé aux Jeux Paralympique de Tokyo, pour Nathan Petit. Le judoka originaire de la Drôme, en a en tout cas les capacités. 3ème aux championnats du monde de 2018, premier au classement mondial de la Fédération Internationale des Sports pour Malvoyants (IBSA World Ranking List). À 24 ans, il devra relever le défi de succéder à Cyril Jonard pour représenter la France dans la catégorie des moins de 81 kilos aux Jeux Olympiques de Tokyo.

En dernière année d’étude d'ingénieur pour travailler dans l'aéronautique le jeune homme a décalé son stage de fin d’année pour se préparer au mieux pour les Jeux Paralympiques.

“On est passé de 13 à 18 heures d'entraînement par semaine, mais plus que la quantité c’est surtout l’intensité des entraînements qui est montée un cran au dessus.” précise Nathan Petit.

De son côté Hélios Latchoumanaya, combat dans la catégorie des moins de 90 kilos. Licencié à Bourg-la-Reine, le compétiteur de 21 ans est le tout premier judoka malvoyant à avoir intégré l’INSEP. Il est 3ème au classement mondial (IBSA), médaillé d’argent aux jeux mondiaux de 2019, deux fois vice-champion d’Europe. Il est professeur de judo et fait des études de communication sportive.

Hélios Latchoumanaya ne partira pas au Japon pour faire de la figuration : "Ce seront mes premiers Jeux. Je ressens à la fois de l'apréhension, de l'excitation et une grande motivation. Cela fait quatre ans que je m'entraîne et que je combats pour ça. J'y vais pour le titre. Je suis extrêmement fier de représenter la France et le judo. Surtout au Japon, le pays du judo. Je trouve ça génial!" 

Limoges camp de base de l’équipe de France

Pour se mettre dans l’ambiance des Jeux, dès le lundi 10 mai 2021 et jusqu’au 17, Nathan Petit, Hélios Latchoumanaya et leurs entraîneurs seront en stage à Limoges. Une semaine après, ils partiront en Azerbaïdjan pour le grand prix de Baku.

Une répétition avant les Jeux Paralympiques.

“Nous nous mettons dans les conditions qui seront les nôtres avant le départ pour Tokyo. Un stage en vase clos à Limoges, car nous devrons nous isoler complètement pendant 14 jours avant notre départ en août pour le Japon. C’est important d’avoir déjà vécu cela pour Nathan et Helios, car d’un point de vue psychologique le moment des Jeux est très oppressant” explique Patrick Lacombe, Directeur Technique National adjoint et entraîneur de l’équipe de France de parajudo.

Patrick Lacombe qui connaît bien Limoges, puisqu’avant de prendre ses fonctions à la Fédération, il a été Conseiller Technique Régional en Limousin. Entraîneur de Cyril Jonard (médaillé d’or au Jeux Paralympiques d’Athènes, médaillé d’argent à ceux de Pékin, champion du monde, double champion d’Europe) et Thierry Fabre (médaillé de bronze aux championnats du monde, champion d’Europe). C’est l’un des principaux artisans de la structuration du haut niveau en Limousin.

“Après le premier confinement en 2020, c’est à Limoges que l’équipe de France a renoué avec les entraînements. La ville et CHEOPS ont tout mis en oeuvre pour nous accueillir. D’autre part, le fait que le dojo et le centre d’hébergement soient sur une unité de lieu c’est un véritable avantage pour nos athlètes malvoyants. Limoges c'est le meilleur choix pour nous” précise Patrick Lacombe.

Avant de s'envoler vers le Japon, l'équipe de France reviendra à Limoges du 4 au 15 août.

Des filles dans l’équipe et pas n’importe lesquelles

En plus de Nathan Petit et Hélios Latchoumanaya, l’équipe de France de parajudo, présélectionnée pour les JO est forte d’une compétitrice au palmarès impressionnant. Sandrine Martinet, championne paralympique aux Jeux de Rio, médaillée d’argent à Athènes et à Pékin, trois fois championne du monde. 

“Sandrine ne sera pas au stage de mai à Limoges. C’est une compétitrice expérimentée qui a déjà fait les jeux plusieurs fois, elle est maman de deux enfants, nous avons privilégié sa vie de famille. Pour les jeux de Tokyo elle se lance un nouveau défi, celui de combattre dans la catégorie des moins de 48 kilos, tout son palmarès s’est fait en moins de 52. Un challenge pour obtenir un nouveau titre.” Patrick Lacombe.

La jeune femme est en lice pour être porte drapeau de l’équipe de France aux Jeux.

Et puis dans l’équipe il y a également Cathy Fleury, médaille d’or aux JO de Barcelone. La championne fait partie de l’équipe d’entraîneurs. Et elle est également la seule femme superviseure internationale des arbitres.

Et Cyril Jonard ?

Quand on parle judo, et Jeux Paralympiques, on pense forcément à Cyril Jonard. À 45 ans, il est l’un des sportifs les plus médaillés du Limousin (double médaillé aux Jeux Paralympiques), n’a pas quitté les tatamis, loin de là. 

Originaire d’Eymoutiers (Haute-Vienne), Cyril Jonard est malvoyant et malentendant. Si cette année il ne défendra pas les couleurs de la France lors des Jeux de Tokyo c’est pour mieux relever un autre défi, celui de devenir une nouvelle fois champion du monde des sourds. Le championnat aura lieu en octobre à Versaille.

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