Le 26 août dernier à Limoges, plusieurs tirs de mortiers d'artifice ont été tirés lors du festival Urban Empire. En guise de représailles, cinq jeunes ont monté une expédition punitive qui a échoué. Quatre d'entre eux étaient jugés ce vendredi 20 janvier devant le tribunal correctionnel.
C’était le 26 août dernier au parc des sports de Beaublanc à Limoges. Alors qu'un groupe de rap local venait d'entamer son concert lors de la deuxième soirée du festival Urban Empire, à l'écart de la grande scène du festival, des tirs de mortiers d'artifice ont été déclenchés depuis le public. En guise de représailles, le rappeur et ses amis ont organisé une opération punitive le lendemain. Un projet avorté, en raison de leur interpellation par la police.
Un contexte de tensions
Fin août, la tension est à son comble entre les quartiers de Beaubreuil et du Val de l'Aurence. Lors du festival Urban Empire, un rappeur de Beaubreuil est empêché de se produire en raison d'un tir de mortier pendant le concert.
Au moins deux mortiers avaient été tirés en direction de la scène, interrompant le groupe. Un musicien aurait été éraflé et du matériel endommagé, selon nos confrères du Populaire. Un autre tir aurait eu lieu dans la foule, sans faire de blessé. Une partie du public se serait déplacée en direction de la grande scène.
Cinq individus se sont alors enfuis, quittant les lieux en escaladant les barrières et pris en chasse par la police.
Le lendemain, 27 août, ce rappeur de Beaubreuil, mineur au moment des faits, un autre mineur et cinq amis majeurs, reconnaissent avoir monté une expédition punitive. À 2 h 50 du matin, ils sont repérés aux abords du Val de l'Aurence par la police, à bord d'une voiture, équipés de neuf cocktails Molotov, couteaux et barres de fer.
5 mois de prison
Sur les cinq prévenus, quatre (le dernier ne s'est pas présenté) étaient jugés ce vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Limoges, pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre des personnes ou de destructions ou dégradations de biens", ainsi que "détention sans motif légitime de substance ou produit explosif non soumis à un régime particulier, et permettant de commettre une destruction ou dégradation de bien d'autrui".
Lors de leur audience, les quatre très jeunes majeurs ont reconnu les faits, la tête basse. Ils sont condamnés à 5 mois de prison avec sursis, à 105 heures de travaux d'intérêt général, ainsi qu'à l'obligation de chercher du travail ou une formation professionnelle pendant deux ans.