Alors que le présage d'un troisième confinement fait trembler l'économie française, l'industrie du luxe semble tirer son épingle du jeu à Limoges. Exemple avec Bernardaud et C2000.
Alors certes, l'arrêt de l'activité des restaurateurs et hôteliers a porté un coup par ricochet à l'industrie porcelainière. Coup largement amorti dans les grandes maisons comme Bernardaud qui finalement connaît un mois de décembre 2020 bien meilleur que ceux des années précédentes.
"Le mois de décembre 2020 est un bon mois, bien qu’il n’y ai pas d’étrangers. Les Français consomment, surtout si l’on compare aux années précédentes où il y avait les grèves, et les gilets jaunes. Finalement 2020 se termine beaucoup mieux que ce qu'elle a été en milieu d’année."Explique le président du directoir Michel Bernardaud.
Le luxe des entreprises du luxe, c'est d'avoir la capacité de se diversifier.
"Les Français ont épargnés, ils ont de l’argent à dépenser, ils s’intéressent à leur intérieur, comme dans beaucoup d’autres pays. Le secteur de l’équipement de la maison ne fonctionne pas trop mal, il est en tout cas moins touché que d’autres secteurs de notre activité, et parvient à compenser celui des fournitures aux hôteliers et restaurateurs." Ajoute Michel Bernardaud.
Chez C2000 on a même embauché cette année
Un autre secteur qui parvient à tirer son épingle du jeu : celui de la haute-couture. L'entreprise limougeaude C2000 travaille avec les maisons de couture les plus prestigieuses. Non seulement la crise sanitaire n'a pas freiné la production, mais l'entreprise s'est même lancée dans de nouveaux projets.
"Les affaires ne se sont jamais arrêtées mais elles ralentissent un peu. Cette épidémie mondiale touche l'ensemble du commerce et même dans les grandes maisons on sent un ralentissement. Mais ces grandes maisons étant implantées dans le monde entier, elles arrivent à tirer leur épingle du jeu. Et elles nous entraînent dans leur sillage de réussite et cela nous permet de continuer à travailler." Explique Bernard Blaizeau le PDG.
Actuellement les couturières terminent la saison printemps-été 2021 dans l'atelier limougeaud avant de débuter la confection des modèles automne-hiver de l'an prochain. L'entreprise n'a pas eu recours au chômage partiel ni aux aides de l'Etat. "Depuis l’arrivée de l’épidémie notre premier soucis a été de préserver les emplois. Et dans la mesure ou l’entreprise se porte bien on essaie d’être civique et de laisser tout ce qui est aides aux entreprises à ceux qui en ont besoin, comme les restaurateurs ou le monde du spectacle." Précise Bernard Blaizeau.
Il faut continuer à avoir des projets pour préserver l’emploi, il faut continuer à réfléchir. La vie continue, même si elle est plus compliquée, elle est masquée, mais nous n’allons pas nous plaindre il y a bien plus malheureux que nous.
Bernard Blaizeau est visionnaire. Cette crise a profondément changé les modèles économiques et il faut se préparer à l'avenir. "On commence à travailler pour une marque limougeaude, Lou Kasatché, en février nous allons faire du prêt a porter pour cette maison. On essaie d’imaginer avec tout le monde quels vont être les nouveaux leviers de consommation dans les mois à venir et on se prépare à participer à cette relance de l’économie."
C2000 a même embauché trois nouveaux salariés en novembre et l'entreprise reste en constante recherche de nouveaux talents.