Le proviseur du lycée Maryse Bastié de Limoges quittera ses fonctions avant la fin de la semaine. Depuis plus d'un an, des professeurs et des responsables syndicaux dénonçaient le "management autoritaire" de leur responsable d'établissement.
C'est l'épilogue d'un bras de fer tendu entre des membres de l'équipe enseignante et leur proviseur au lycée Maryse Bastié à Limoges.
Le rectorat nous le confirme : Joseph Makutu, proviseur du lycée limougeaud, quitte la direction de l'établissement. Selon nos informations, il partirait dès ce jeudi 5 mai 2022 au soir.
C'est l'actuel proviseur du lycée Paul Eluard, Paul Laurencier, qui a été choisi pour lui succéder. Son arrivée étant programmée pour le 11 mai, le lycée Bastié sera donc administré par interim durant quelques jours.
Joseph Makutu poursuivra sa carrière dans l'éducation nationale en tant que chargé de mission auprès du DAFPIC (délégué académique à la formation professionnelle initiale et continue), pour s'occuper du campus des métiers.
Une mission qui pourrait s'interpréter comme une mise à l'écart - au moins temporaire - de l'ancien proviseur. Car depuis deux années scolaires, nombre d'enseignants de son établissement ont alerté, à plusieurs reprises, sur les méthodes de management de leur supérieur hiérarchique, faisant étant d'un "fonctionnement autoritariste", avec des "menaces, des dénigrements publics devant les élèves".
En janvier 2021, des enseignants et un CPE (conseiller principal d'éducation) avaient alerté la médecine du travail sur ces tensions persistantes. Le mois suivant, en février, la rectrice avait été informée de la situation officiellement. En avril, nouvelle alerte avait été faite auprès des services académiques et en juin 2021, une manifestation avait eu lieu devant l'établissement, rassemblant une très large proportion de la communauté éducative.
De son côté, Joseph Makutu mettait en avant son appartenance politique au parti présidentiel pour expliquer une "cabale politique et anti-laïque", expliquant à l'époque : "On m'attaque parce que je suis référent de la République en Marche."
Au moment de la rentrée scolaire de cette année, à l'automne 2021, une enquête de l'inspection générale de l'Education nationale avait été ouverte.
Les conclusions de cette enquête tardant à être communiquées, début mars 2022, des enseignants avaient à nouveau organisé un mouvement de protestation devant leur lycée.
Avec la mutation de leur proviseur sur un autre poste, à deux mois de la fin de l'année scolaire, il apparaît que les doléances des plaignants ont été prises en compte. Les organisations syndicales n'ont cependant pas souhaité s'exprimer pour le moment. Une intersyndicale sera reçue ce jeudi par la rectrice et un courrier sera adressé à l'ensemble du personnel de l'établissement pour les informer de la situation.
Joseph Makutu a lui, expliqué qu'il s'exprimerait sur sa nouvelle affectation une fois qu'il aurait reçu sa lettre de mission.