Oncomédics a inventé un test permettant de mieux cibler les chimiothérapies pour les rendre plus efficaces et éviter les effets secondaires. La sécurité sociale va rembourser ce test à titre expérimental.
La publication du décret permettant à la sécurité sociale de rembourser les 5000 euros de l’oncogramme de manière dérogatoire a été repoussée en raison de la crise sanitaire, mais devrait être effective dans les tout prochains jours.
En France, la haute autorité de santé n’a autorisé une prise en charge expérimentale qu’à deux reprises : pour le cœur artificiel de la société Carmat, et pour l’oncogramme d’Oncomédics à Limoges.
Ce type de décisions est donc extrêmement rare. Dans l’avis qui concerne l’oncogramme, l'autorité publique indépendante précise :
Ce système présente un caractère de nouveauté car il n’existe pas de test fonctionnel équivalent utilisé en routine dans l’indication revendiquée.
L’oncogramme
La start up Oncomédics est basée dans la soucoupe de la technopole Ester à Limoges. Régulièrement, elle reçoit des fragments de tumeurs de cancer colorectaux dans des caissons spéciaux où la température n’excède pas 4 degrés pour une conservation optimale.
Dans un laboratoire spécialisé, plusieurs types de chimiothérapie sont être testées pour tuer rapidement un maximum de cellules cancéreuses. Il s’agit aussi de limiter les effets secondaires souvent éprouvants pour les patients.
Les cancers peuvent être dus à des mutations provoquées par l’environnement, le tabagisme, l’alimentation … Dans chaque cas, les cellules dérivent différemment et ne réagissent pas forcement toutes au même produit.
Une fois le meilleur traitement trouvé, les chances de guérison passent de 50% à 84 % dans le cadre des cancers colorectaux. Une solution thérapeutique personnalisée peut être trouvée dans 95% des cas.
Partenariat avec le CHU de Limoges
Christophe Lautrette, directeur d’Oncomédics, a rapidement convaincu un médecin du CHU de Limoges des bienfaits de son invention : “plus on est dans une région à taille humaine, plus on peut mener des projets de ce type. Dans une plus grande ville, les gens ont plus de mal à se rencontrer et à se connaître".
L’oncogramme nous permet d’être des pionniers dans la prise en charge des patients. Dans quelques années, il pourra être proposé à tout le monde.
Le professeur Mathonnet mène une étude sur 250 patients atteints de cancers digestifs métastasés. Les résultats sont très prometteurs. Le médecin reçoit régulièrement des appels de malades souhaitant participer au protocole.
Autres cancers
Cette rencontre avec le professeur Mathonnet a dans un premier temps orienté Oncomédics dans la lutte contre les cancers colorectaux, qui risquent d’augmenter de 40% d’ici 2025.
La société souhaite se diversifier en mettant au point des tests pour d’autres types de cancers. En 2021, Christophe Lautrette va doubler la surface de ses locaux pourrait recruter jusqu’à 8 personnes supplémentaires.