L'avenir de la caserne et de la place Marceau à Limoges provoque des réactions contrastées.
Entre les projets de la municipalité et ceux des associations de sauvegarde du patrimoine les divergences font polémique.
C'est un peu le "serpent de mer" de l'urbanisme limougeaud, l'Arlésienne des projets électoraux : c'est le réaménagement du quartier Marceau.
A Limoges, on en parle depuis au moins aussi longtemps que l'arrivée du TGV ou la mise à 2X2 voies de la route Limoges-Poitiers.
Depuis le départ des derniers militaires de la vénérable caserne construite au XIXème siècle les projets se sont multipliés pour réhabiliter les 5ha du site en plein coeur de la ville et à deux pas de la gare. On a évoqué un centre de congrès et même une tour qui aurait dominé la ville tel un signal de la modernité limougeaude.
Mais jusque-là, point de gratte-ciel, seule la police municipale a investi les lieux pour en faire son QG.
Depuis quelques semaines un"grande concertation" a débuté sous l'égide de la municipalité qui semble avoir quelque projet.
Avec l'aide d'un cabinet extérieur elle envisagerait d'installer sur le site plusieurs centaines de logements, des services administratifs, des parkings et des "tiers-lieux", le tout au coeur d'un "éco-quartier".
Mais Vincent Léonie, l'adjoint à l'urbanisme, le promet : "il n'y a pas de projet arrêté en tant que tel pour l'instant".
Du côté des associations dire que les esquisses municipales ne provoquent pas un grand enthousiasme serait un euphémisme.
Pour l'association "Marceaudacieuse" il faudrait plus d'espaces pour les jeunesune maison de quartiers et plus d'équipements culturels et sociaux.
Quant à Michel Toulet, le président de l'association "Renaissance du Vieux Limoges", il ne décolère pas.
Le chantre de l'urbanisme historique de la ville estime que "le projet en cours ne tient pas compte du patrimoine existant".
Il affirme même que "si le projet actuel est enterriné ce sera une déclaration de guerre" et que "Limoges ne sera plus digne de son label ville d'art et d'histoire".
Et de menacer : "je demanderai à ce que ce label soit supprimé et s'il faut se coucher devant les buldozers, je le ferai"!
La concertation va se dérouler jusqu'à la fin du mois de décembre. La mairie affirme ne pas vouloir à tout prix sortir un projet avant les municipales.