La 16e édition du salon de la moto a encore attiré un monde fou au parc des expositions de Limoges, ce dimanche. La sécurité routière est restée l'un des enjeux centraux de cette manifestation.
Une voiture s'élance à 50 km/h et percute de plein fouet une moto. Le pilote valdingue avant de s'écraser sur le sol. Une scène impressionnante, d'une violence malheureusement trop banale sur les routes de France. Ce "crash test" réalisé pour la dernière journée du salon de la moto au Parc Expo de Limoges, ce dimanche, rappelle au fondu du guidon une réalité bien cruelle : "Ça refroidit...", commente une spectatrice.
L'an dernier, 673 motards ont perdu la vie dans l'Hexagone selon l'observatoire national interministériel de la sécurité routière. Les deux-roues représentent 2% des usagers de la route, mais comptent pour près de 20% des tués chaque année.
"Dans un accident comme celui que nous avons reconstitué dans le crash test, on va dire que le motard risque de mourir dans 95% des cas et 5 petits pourcents de chance de survivre", estime Pascal Dragotto, pilote professionnel. "Survivre, mais dans quel état ? La plupart du temps, il finit paraplégique et tétraplégique."
Anthony Deslias, 25 ans, est l'une de ces victime de la route. L'été dernier, une voiture franchit une ligne blanche et le percute sur sa voie de circulation. Ce passionné de moto voit alors sa vie basculer. Il perd un bras et une jambe dans l'accident : "La route n'est pas un jeu", lance-t-il. "Il y a plein de choses qu'on ne peut plus faire dans une vie après ça".
Pour diminuer le nombre de victimes sur les routes, le gouvernement va abaisser la vitesse à 80 km/h sur les réseaux secondaires au 1er juillet. Une mesure qui ne convainc pas non plus 3/4 des Français, au premier rang desquels la Fédération Motards en Colère vent debout contre le projet.
Un reportage de Marie-Laure Lejeune, Romain Burot et Nicolas Stil.