A Limoges, une surveillante de prison dénonce la surpopulation carcérale sur des banderoles

Lundi matin, la CGT pénitentiaire de la maison d’arrêt de Limoges a affiché des banderoles devant l’établissement, évoquant « des conditions de travail déplorables ». 120 personnes sont détenues dans le quartier des hommes pour une capacité de 58 places.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le quartier des hommes de la maison d’arrêt de Limoges est saturé. 120 personnes y sont détenues pour une capacité de 58 places. Fatima Benyoussa, surveillante pénitentiaire et responsable syndicale de la CGT n’en peut plus :

C’est l’horreur. Dans une cellule de 9m², il y a trois détenus. On a dû ressortir seize vieux matelas, qu’on installe à même le sol.

Selon la surveillante, la direction fait de son mieux pour essayer de gérer la situation, mais elle reste « dépassée ».

Agressions des surveillants


Pour tirer la sonnette d’alarme, la CGT pénitentiaire a affiché, ce lundi 26 mars 2018,  des banderoles devant la maison d’arrêt. Sur l’une d’elles, il est inscrit : « Surpopulation = danger pour les matons ». Et pour cause : « Il y a presque une agression par semaine », témoigne Mme Benyoussa. La semaine dernière, un détenu a « tout pété dans le bureau d’un gradé ». Blessé, ce dernier a subi plusieurs jours d’Incapacité Totale de Travail (ITT). La surveillant ajoute, excédée :

J’ai des collègues en burn out.

Les tensions sont aussi très vives entre détenus. « Quand on pose les matelas au sol, plus personne ne peut bouger dans la cellule. » Des conditions « déplorables » qui durent depuis septembre, selon Fatima Benyoussa.

Celle-ci s’énerve que certains détenus qui ont été jugés ne soient pas encore transférés dans une prison. La surveillante aimerait aussi que soit privilégié le bracelet électronique pour les petites peines « de 15 jours, d’un mois, de trois mois », pour désengorger l’établissement.

Vers une nouvelle mobilisation


La CGT a interpelé à plusieurs reprises la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Bordeaux. Mais celle-ci fait la sourde oreille. « Elle nous répond que nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. », s’impatiente la responsable CGT.

En réaction, Fatima Benyoussa promet un « mouvement de colère » des surveillants à partir de lundi prochain. En attendant, son syndicat affichera ses banderoles tous les jours pour alerter l’opinion.

La maison d'arrêt de Limoges avait été bloquée en janvier dernier dans le cadre d'un mouvement national, dénonçant leurs conditions de travail. La ministre de la justice, Nicole Belloubet, avait alors promis 1 100 postes supplémentaires sur quatre ans, une hausse des primes annuelles des surveillants et une amélioration de la gestion des détenus radicalisés.

Erratum
Dans la première version de notre article, nous indiquions que les détenus dormaient à 16 dans une cellule de 9 mètres carrés. Une erreur d'appréciation de notre journaliste car l'équation est bien évidemment impossible.

Il s'agit en réalité de 16 matelas, rajoutés dans 16 cellules de 9 mètres carrés pour rajouter un détenu par cellule. Ils dorment donc à trois par pièce.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information