Pour les services de l'état, rien ne prouve que le loup est arrivé en Limousin. Pourtant les prédations dans les élevages ovins et bovins se sont multipliées cet été. Ce jeudi 10 octobre 2019, une réunion annuelle de la cellule de veille "Loup" s'est déroulée à la DDT.
Sophie De Boisgrollier habite dans le Parc naturel régional de Millevaches en Corrèze. A Ambrugeat, elle élève 360 brebis, des charmoises, une race rustique et connue pour sa robustesse.
Depuis le mois de mai, Sophie a perdu près de 90 animaux, une cinquantaine de brebis disparues plus toutes celles mortes de stress. Alors, quand aujourd’hui, elle fait son tour chaque matin, l’éleveuse dit avoir « la boule au ventre ».
Alors que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (l’ONCFS), évoque un grand canidé, Sophie De Boisgrollier assure qu’il s’agit bien du loup. Elle l’a déjà croisé plusieurs fois et elle regrette de ne pas être prise au sérieux par l’Etat.
Pour l’instant, la présence du loup est attestée dans le Cantal mais toujours pas en Limousin.
Des traces… de loup
Spécialiste du loup, mandaté par la Région, Antoine Nochi tente de pister et de repérer le loup. Rien d’évident. Mais, l’homme a relevé des traces, plusieurs pattes de loups (mâles, femelles, petits).
Les critères d'identification sont complexes et controversés, alors les services de l'Etat n’attestent rien pour le moment mais ils se préparent et veillent avant d'accepter l'inéluctable.Les traces c’est le plus facile à trouver. J’en ai au moins repéré quatre, quatre éléments à partir des relevés de traces sur 6 six mois.
Le loup sous surveillance
Ce jeudi 10 octobre, une réunion s'est déroulée à la Direction départementale des territoires pour parler du loup et des pratiques agricoles ovines.
Une trentaine d’acteurs y été présents : services de l’état (Dreal, DDT, ONCFS, Chambre d’agriculture), syndicats (coordination rurale, confédération paysanne, FDSEA, Jeunes agriculteurs), associations (Préservons nos troupeaux, Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin), fédérations des chasseurs, forces de l’ordre…
L’un des objectifs de cette réunion, la 2e en Haute-Vienne, était de présenter une étude lancée depuis le 28 août 2019, menée par l’institut de l’élevage et les trois chambres d’agriculture.
Un travail qui s’étend jusqu’au mois de mai 2020 pour étudier les spécificités et les facteurs de risque de l'élevage dans la région, et proposer des outils pour protéger et accompagner les éleveurs, tout en assurant la préservation de cette espèce protégée.
Alors que certains éleveurs affirment avoir vu des loups, cette réunion était aussi pour eux l'occasion d'obtenir une réponse officielle sur la présence de l'animal dans la région : pour l'heure, aucune donnée ne permet d'affirmer l'arrivée du loup en Limousin.