Depuis cinq nuits, l'hélicoptère d'urgence du SAMU 87 est cloué au sol, et y restera jusqu'au 4 janvier 2023. En cause, l'impossibilité pour la société qui assure normalement ce service de remplacer l'un de ses pilotes malade.
Depuis cinq nuits, le service du Samu 87 ne peut plus compter sur l'hélicoptère qui assure les urgences médicales. En effet, la société privée Babcock, qui assure ce service depuis 2017, est dans l'impossibilité de remplacer un de ses pilotes malade.
Pourtant selon Dominique Cailloce, directeur du Samu 87, interviewé par nos confrères du Populaire du centre, "il y a un cahier des charges qui impose des mesures pour que l'on soit opérationnel 24 heures sur 24. C'est à dire que si l'appareil tombe en panne, il doit y avoir un hélicoptère de remplacement, quand un pilote est malade il doit être remplacé, afin de fournir à la population du Limousin, les soins médicaux rapides dont elle a besoin".
Un outil indispensable
Cet hélicoptère permet d'assurer une permanence des soins d'urgence dans tout le Limousin, notamment en zones isolées. Chaque année, il enregistre près de 600 sorties en moyenne.
Son arrêt la nuit a donc des conséquences sur les prises en charge urgentes en Haute-Vienne et dans les départements voisins, qui se voient obligés de mobiliser des véhicules et des équipes pendant des heures, alors que depuis Limoges, l'hélicoptère peut effectuer des trajets pour Brive ou encore Guéret en seulement 20 minutes.
De plus, il y a également les patients qui nécessitent des soins très spécialisés, "comme les personnes brûlées ou des personnes avec des pathologies pédiatriques particulières qui doivent être héliportées vers Bordeaux ou Toulouse", explique Dominique Cailloce.
Cette absence de vols nocturnes intervient dans un contexte déjà extrêmement tendu pour l’hôpital.
Des problèmes fréquents
Des pannes, des vols arrêtés... Le scénario se répète souvent depuis le changement de gestionnaire de l'hélicoptère du SAMU 87, après un appel d'offres de l'Agence Régionale de Santé.
L'arrivée de Babcock international a été souvent décriée par certains membres du corps médical, comme Thierry Collas, délégué syndicat SUD Santé 87 : "Avant 2017, quand il y avait une panne, nous devions rendre l’hélicoptère disponible en maximum 24 heures. Il y avait un service après-vente, évidemment cela avait un coût. Le low-cost a remporté l’offre publique, les prix ont été tirés par le bas et le service aussi".
La direction du CHU de Limoges et l’ARS n’ont pas souhaité répondre à nos questions.
L’hélicoptère du SAMU, quant à lui, devrait rester à terre toutes les nuits jusqu’au 4 janvier prochain.