Une future "maison du dessin" ouvrira à Paris a annoncé Emmanuel Macron mardi 11 janvier 2022. Avec des archives conservées à Amiens. Près de Limoges, le centre permanent du dessin de presse à St-Just-le-Martel ne va pas laisser partir ses propres archives.
Vingt-quatre heures après l'annonce d'Emmanuel Macron, la colère est retombée au centre permanent du dessin de presse de St-Just-le-Martel près de Limoges. La commune était candidate, associée à Limoges pour accueillir la future maison du dessin de presse voulue par le chef de l'Etat. Le duo pensait avoir ses chances. Peine perdue mais la motivation est toujours là. "Le choix nous a un peu abattus mais je ne suis pas si surpris" indique Philippe Henry, coprésident du centre. "On repart plus fort pour la suite" ajoute-t-il.
Lieux d'archives
Au-delà du choix, soutenu par certains dessinateurs de presse, il a été question dès lundi 10 janvier, d'un autre point lié à la future maison : la conservation des archives. Car seule certitude dans cette "maison" aux contours encore flous, le site parisien ne conservera pas d'archives. Selon l'Elysée, ce serait le rôle de la Bibliothèque nationale de France (BNF) et surtout du futur conservatoire national de la presse prévu à Amiens. La BNF héberge déjà de très nombreux dessins de presse dont une bonne partie de ceux de Georges Wolinski.
Le centre de St-Just, implanté sur 2000 m2 a archivé, pour sa part, près de 40 000 dessins, documents et journaux, collectés depuis le premier festival international du dessin de presse et d'humour créé il y a 39 ans. Et certains en Haute-Vienne ont pu craindre que les dessins partent vers Paris ou Amiens. "Hors de question qu'ils partent" a martelé, dans le Populaire du Centre, Joël Garestier, le maire de Saint-Just.
"Les dessins sont à l'association et resteront à l'association. Ce sont notamment des dons des dessinateurs" indique pour sa part Philippe Henry qui ne préfère pas préciser pour l'instant ce que contiennent les archives. Mais il y a bien sûr d'innombrables moments d'actualité croqués par des dessinateurs du monde entier et publiés dans les plus grands journaux. Un trésor.
Le coprésident du centre précise que les archives sont conservées dans de très bonnes conditions. "S'ils partaient à la BNF, il y aurait peu de chances pour qu'ils sortent ensuite pour des expositions par exemple comme la plupart des documents conservés. C'est rare".
Avenir du centre
Après l'annonce de l'Elysée, Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine a indiqué vouloir continuer à travailler sur l'ouverture à Limoges d'un pôle culturel axé sur la création et l'image sur le site de Jidé. "Le dessin de presse y aura évidemment toute sa place, avec des espaces d’expositions, de médiations, de résidences artistiques, et de réserves qui bénéficieront également de la compétence et de l’expertise du Frac-Artothèque pour la conservation du fonds."
Un avenir pour les archives du centre de St-Just ? "Nous sommes ouverts à toute proposition" réagit Philippe Henry.
L'équipe constituée de deux permanents et de nombreux bénévoles espère obtenir des moyens supplémentaires pour faire tourner ce bel espace et le festival qui fêtera ses 40 ans en septembre prochain.