Comme l’an dernier, le collectif #NousToutes organisait ce samedi 23 novembre une marche contre les violences sexistes et sexuelles. Place d'Aine à Limoges, plusieurs associations ont sensibilisé le public et des personnes ont rejoint spontanément l'assemblée pour participer à cet appel.
A Limoges, comme dans beaucoup de villes en France ce samedi, ils et elles étaient nombreux à se joindre au cortège et à la marche organisée contre les violences sexistes et sexuelles de certains hommes envers les femmes.
Aux témoignages des violences subies, se font aussi entendre les souhaits de voir mieux protéger les femmes et les enfants. La première réalité qui heurte le plus, c'est le fait de devoir trouver la sécurité hors du domicile conjugal : fuir pour éviter le drame, le mari violent, lui, restant au domicile.
L'épouse se retrouve dehors, dans une situation d'urgence, avec peu d'effets personnels, perdue psychologiquement et démunie financièrement. Plusieurs manifestantes dénoncent le fait que la famille soit contrainte de se retrouver en foyer d'accueil, souvent après une nuit mouvementée par l'intervention de la police et l'impossibilité pour les enfants de se présenter normalement le lendemain à l'école... Elles demandent donc que toute plainte entraine de facto une ordonnance d'éloignement du domicile, pour que la femme et ses enfants puissent rester dans la maison familiale.
Ainsi, la mère d'une femme tuée par l'ami avec lequel elle avait une relation, précise :
Mon combat, c'est que les femmes puissent porter plainte, qu'elles soient entendues et écoutées. Elles ont bien conscience qu'elles doivent le faire, le problème c'est que le soir elles rentrent chez elles, où elles retrouvent leurs maris violents... On sait qu'il y en a 137 qui ne sont plus là aujourd'hui, mais il y a les autres, celles qui ne meurent pas, qui se retrouvent aux urgences... Il faut que les médecins, les pompiers puissent faire des signalements... Il faut que les policiers soient formés, il n'y a pas encore si longtemps, une femme qui se prenait une baffe c'est qu'elle le voulait bien...
Au cours de cette marche, plusieurs propos sont recueillis :
"Déjà au commissariat, qu'on cesse d'entendre faites justice vous-même ou trouvez quelqu'un pour le faire"
"Vous savez, il y a beaucoup de femmes qui se présentent au commissariat pour déposer plainte et elles en ressortent avec seulement une maincourante"
Pourquoi cette violence chez certains hommes ?
Quand les violences dépassent les violences légères, la réponse pénale est là selon le Parquet de Limoges et la magistrature. L'Association Mots pour Maux à Limoges suit les délinquants après une condamnation. Des rencontres pour mettre des mots sur cette violence exprimée et désamorcer des fonctionnements psychiques. Les condamnations prononcées par les Juges contraignent les délinquants à suivre ces entretiens pour éviter toute récidive. Le grenelle contre les violences faites aux femmes doit rendre ses conclusions ce lundi 25 novembre, après deux mois de travaux et de réflexions pour lutter contre les féminicides.