C'est une expérience qui fait figure de pionnière en la matière. Le CHU de Limoges a lancé une expérimentation sur la surveillance médicale à distance et cherche maintenant des patients volontaires.
Avec 45% de plus de 65 ans contre seulement 29% à l'échelle de l'Hexagone, le Limousin est à l'image de ce que sera l'Europe demain.
explique le Pr Thierry Dantoine, le chef du pôle gériatrique du CHU de Limoges
Il y a 4 ans, il a mis en évidence que près de 40% des admissions chez les plus de 70 ans auraient pu être évitées. Et que la moitié de ces patients étaient ré-hospitalisés sous douze mois.
"Nous savons que chez ces patients, l'hospitalisation est un facteur de risque. 40% ne rentreront pas chez eux mais iront en institutions, type Ehpad (établissement
d'hébergement pour personnes âgés dépendantes)" soulignant aussi le coût d'une hospitalisation (au moins 8.000 euros par patient).
C'est avec ce constat qu'est lancé le programme Ic@re.
Autrement dit un projet de télémédecine et de surveillance à distance avec l’aide d'outils intelligents, connectés et nomades.
Cette étape est effectuée avec l’entreprise Legrand basée à Limoges qui a développé entre autres, des prises sécurisées pour transmettre les données et inventé un logiciel, une plateforme pour mettre en place un « Cloud » pour collecter, crypter et anonymiser ces données", dans le respect de l'éthique et du secret médical.
Voilà pour le principe, une autre étape est en passe d'être lancée par le CHU, celle de l' étude de terrain.
Des volontaires sont recherchés
Le Pr Dantoine cherche encore à "recruter" plus de 300 patients (sur 536 au total) âgés d'au moins 65 ans et résidant dans le Limousin ou le Loir-et-Cher.
Ces candidats doivent être concernés par au moins deux pathologies chroniques liées à l'âge (insuffisance cardiaque et rénale, diabète et insuffisance rénale, insuffisance cardiaque et respiratoire, etc.) et avoir subi une hospitalisation dans l'année écoulée.
Unique en Europe, cette étude d'un coût de 1,2 million d'euros sera financée dans le cadre des investissements d'avenir par les ministères de l' Economie et de la Santé.
"Si nos hypothèses se vérifient et que ce matériel est développé dans l'avenir, on peut imaginer que les médecins ruraux seront encore plus efficaces et réactifs,
malgré leur petit nombre, et même que de jeunes médecins, grâce à l'apport des technologies, pourraient être moins réticents à s'installer en rural", conclut
le Pr Dantoine.