Le projet du parc d'attractions Melofolia, sur le thème de la musique, va passer un cap en 2024 à Coussac-Bonneval en Haute-Vienne. Mais, beaucoup restent sceptiques sur la rentabilité du projet.
Le parc Melofolia verra peut-être le jour. Après deux ans de silence et le changement à la tête de l’exécutif de la communauté de communes du Pays de Saint-Yrieix-la-Perche, une enquête publique sera lancée à partir d’avril. Un nouvel avis a été rendu, il y a quelques jours :
"La mission régionale d'autorité environnementale a émis un avis technique sur l'impact environnemental. Nous attendons avec impatience, l'avis de la commission nationale de la nature qui émettra, elle aussi, un avis technique concernant l'impact sur la nature", explique Patrick Dary, président de la communauté de communes.
L'ouverture est prévue pour 2026 selon le site officiel du parc.
Un projet qui tient la route ?
La communauté de communes est propriétaire du domaine et en assume l’entretien depuis dix ans. L’investisseur belge, Didier Hodiamont, a toujours ses faveurs. Malgré l’étrangeté apparente du projet d'un parc "d’émotions et de vibrations musicales", elle soutient le dossier.
"L'aspect que peut donner le porteur de projet ne doit pas du tout être retenu, rappelle Patrick Dary. Ce qui compte, c'est le dossier. Je l'ai lu avec beaucoup d'attention : il est robuste, il est solide. Nous l'accompagnons comme nous accompagnons tous les industriels, toutes les entreprises, tous les artisans qui veulent s'installer sur le territoire lorsqu'ils ont un projet."
L'entretien du lieu est coûteux : le prix a grimpé à 1,3 million d’euros. La promesse de vente est prorogée. Le montant du projet s'élève à 45 millions, pour 1 000 à 3 500 visiteurs prévus par jour minimum.
Un parc en dissonance
Melofolia divise depuis ses débuts. Certains voient une opportunité pour la région. D'autres, ne croient toujours pas à sa viabilité, malgré les nouvelles avancées des études : "Quand il aura trouvé des financeurs, les financeurs diront 'M. Hodiamont, vous faites comme on vous dit', en fait, toutes les promesses de Hodiamont, c'est de la flotte", souffle un habitant.
"Il ne peut pas y avoir mille personnes par jour, ce n'est pas possible. Donc, il va faire faillite, le site sera détruit absolument pour rien", regrette François Etay, membre du CA-Association, Chauffaille Autrement.
Il faudrait être raisonnable et tourner la page.
François Etaymembre du CA-Association, Chauffaille Autrement
Elle espère qu'une décision raisonnable finira par être prise. "À chaque fois qu'on arrive à échéance, il y a quelque chose de nouveau qui se produit. Cela fait des années et des années que c'est prorogé sans arrêt. On pourrait se dire que maintenant, il faudrait être raisonnable et tourner la page."
Le préfet rendra son avis à l'issue d'une enquête publique, en automne. Mais les principales étapes restent à franchir pour Didier Hodiamont : convaincre les financeurs.