L’été météorologique s’est achevé le 31 août dernier et la Creuse vient d'être placée en état de vigilance. À l’échelle nationale, la période a été marquée par deux vagues de chaleur, et des épisodes orageux particulièrement violents, selon Météo France. Le Limousin a connu peu ou prou les mêmes tendances, mais de manière plus atténuée, avec certes de la chaleur, plutôt de la sécheresse, mais sans vrai record.
Pour qui se rappelle juin, et la première partie de juillet, l’été s’annonçait plutôt "pourri" pour le Limousin. Les pluies étaient quasi continues, et les températures guère de saison. Mais la deuxième partie estivale est venue contrebalancer le bilan. Et malgré quelques orages assez marqués en août, cet été 2024 ne restera pas comme le pire de ces dernières années. Ni le meilleur d’ailleurs.
Des températures (presque) de saison
Quand la France a connu deux périodes de canicule cet été, le Limousin n’en a traversé qu’une, entre la fin juillet et le début août.
C’est là qu’il a fait le plus chaud, avec 39.5° relevés à Brive (Corrèze), le 29 juillet. C’est certes le record de l’année en Limousin, mais pas le record absolu.
Ce même jour, la température moyenne relevée en Limousin était de 35.5°.
S’il a fait aussi chaud lors de la deuxième période de chaleur, aux alentours du 11 août, avec une même température de 39.5° relevée toujours à Brive, la classification de Météo France ne classait pas cette fois le Limousin en canicule, mais en vague de chaleur, surtout en Haute-Vienne et en Corrèze.
D’après Thierry Gonain, chargé de mission climatologie à Météo France Limoges, cet été 2024 n’est pas "exceptionnel, sans véritable sécheresse". Enfin… "Il faut entendre ce bilan à l’aune des données que nous relevons depuis le XXI siècle. Il a fait par exemple jusqu’à 34° voire 35° sur le plateau de Millevaches cet été. Ce n’est pas exceptionnel depuis 2000. Mais si l’on compare avec les données d’avant, celles du XX siècle, alors là oui, c’est exceptionnel. On voit bien que l’on a véritablement basculé, qu’il y a bien un changement climatique".
Sans battre de record non plus, quelques nuits et petits matins ont vu aussi des températures plus que frisquettes pour un été. Il a ainsi été relevé 3°, au petit matin du 7 juillet à Bugeat (19), ou encore 3.6° le 20 août à Saint-Germain-Lavolps (19).
Un ensoleillement à peine plus élevé que la normale
Toujours selon Thierry Gonain, l’ensoleillement a été "homogène sur notre région, à peine plus élevé que la normale", avec près de 700 heures relevées entre juin, juillet et août, l’été météorologique.
"Il y en a eu un peu moins à l’ouest et un peu plus à l’est. Un peu plus en Corrèze et en Creuse, un peu moins en Haute-Vienne".
Malgré les impressions, un été plutôt sec
S’il a donc beaucoup plu en juin (+74% par rapport à la normale en Creuse par exemple), et sur la première partie de juillet, la période estivale a été moins pluvieuse que la moyenne de ces dernières années. Il est ainsi tombé 204 millimètres de pluie sur le Limousin en moyenne, contre 235 habituellement.
Un déficit qui a même conduit ce 3 septembre la préfecture de Creuse à placer le département en vigilance sécheresse !
#Communiqué | #Sécheresse : la Creuse passe en vigilance
— Préfète de la Creuse (@Prefet23) September 3, 2024
A la suite de la réunion du comité ressources en eau du vendredi 30 août 2024, Madame la Préfète de la Creuse a pris un arrêté de vigilance sécheresse sur l’ensemble du département.
Lire la suite : https://t.co/SCj3qSTSxi pic.twitter.com/bRQ0qRngp2
C’est pourtant dans l’ouest de l’ancienne région Limousin que les plus faibles taux ont été relevés (150 millimètres par endroits), quand on a constaté jusqu’à 300 millimètres dans l’est et particulièrement le sud-est, vers Argentat (19) et à la limite du Cantal.
Et certaines parties de l’est creusois avaient reçu près de 250 millimètres.
Et pour cet automne ?
En mettant d’énormes réserves d’usage, précisant qu’il s’agit de tendances et non de prévisions, Météo France publie mensuellement un bulletin pour les trois prochains mois.
Selon son dernier, l’automne, donc septembre, octobre et novembre, devrait voir "des conditions anticycloniques être plus fréquentes du proche Atlantique au sud-ouest de l’Europe. La trajectoire habituelle des perturbations s’en trouverait alors décalée plus souvent vers le nord-est de l’Europe".
En conséquence, les tendances seraient à un trimestre plus chaud que la normale, particulièrement plus l’on descend vers le sud.
Idem pour les précipitations. Sans exclure des phénomènes ponctuels et locaux, la tendance serait à un trimestre plus sec, mais pour le sud du pays uniquement, aucune tendance n’étant dégagée pour le nord.
Alors quid du Limousin ? À voir, puisque sur les cartes des scénarios envisagés, la région est presque coupée en deux. L’automne sera donc Limouzi !