Incroyable rebondissement dans un cold case vieux de deux décennies. Un homme vient d'être mis en examen des chefs d'assassinat et d'actes de torture et de barbarie pour un meurtre qui remonte à février 2002. Un suspect, enfin, dans cette affaire jamais élucidée jusqu'alors. Voici le scénario auquel les enquêteurs ont été confrontés ces derniers jours à Limoges.
C'est un banal contrôle routier qui aurait provoqué cette succession de rebondissements à l'origine de cette affaire que nous étions les premiers à vous révéler dès mercredi.
L'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, a donc commis une infraction routière en juin 2024, confirme, ce jeudi soir, le parquet de Limoges dans son communiqué.
Un contrôle qui aurait justifié une prise de sang. C'est là que les agents auraient constaté que l'homme était en état de récidive. L'individu a alors été placé en garde à vue, les empreintes génétiques sont prélevées, comme le veut la procédure dans ce type d'affaires.
Le parquet précise dans son communiqué que "la division de la criminalité organisée et spécialisée du commissariat de Limoges était informée du rapprochement établi par le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG) entre le profil génétique isolé sur un des scellés de la scène de crime et le profil" de cet homme interpellé, donc, peu avant cet été.
Un scénario presque incroyable qui vient relancer très sérieusement l'enquête tombée dans l'oubli depuis des années.
Rappel de l'affaire
Elle s'appelait Hannah, elle avait 39 ans et avait été mortellement touchée par plusieurs coups de couteau, dont un à l'aorte. Originaire d'Afrique de l'Ouest, le Ghana, cette femme avait été retrouvée dans une mare de sang, au matin du dimanche 10 février 2002, par un passant, résidant à proximité. Ce dernier était alors à hauteur d’une ancienne salle de sport, rue Beyrand, dans le centre de Limoges.
Ce qui avait intrigué les enquêteurs à l'époque, c'est la présence de coups de couteau post mortem au niveau du bas-ventre et des jambes. Mais depuis toutes ces années, aucune piste n'avait abouti... jusqu'à ce contrôle routier, 22 ans plus tard.
Ce jeudi soir, le parquet confirme que l'homme suspecté d'être l'auteur des faits a été comme prévu présenté à un juge d'instruction "qui l'a mis en examen des chefs d'assassinat, d'actes de torture et de barbarie, puis a été placé en détention provisoire".
Contacté par téléphone ce vendredi matin, le parquet du pôle Cold Case à Nanterre précise que des échanges étaient en cours depuis deux ans avec le procureur de Limoges pour envisager de se saisir de l'affaire, mais en raison des dernières avancées, le tribunal de Haute-Vienne reste et restera compétent pour ce dossier.