Au lendemain du terrible incendie, Notre-Dame de Paris offre, ce mardi 16 avril 2019, un spectacle de désolation. La belle a perdu de sa splendeur, elle qui avait accueilli le sacre de Napoléon ou encore les funérailles d'un président de la République : le limougeaud Sadi Carnot.
Elle le symbole de Paris, de la France. Notre-Dame de Paris a été ravagé par un incendie le 15 avril 2019. La foule a assisté, impuissante, à la chute de la flèche et l'embrasement de la toiture.
L'édifice religieux a accueilli les plus grandes cérémonies, du sacre de Napoléon à l'hommage à François Mitterrand.
Le 1er juillet 1894, ce sont 2 millions de personnes qui se massent pour assister aux obsèques d'un président de la République : Sadi Carnot, président en exercice, mort assassiné à Lyon le 25 juin 1894.
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Sadi Carnot est né le 11 août 1837 à Limoges.
Le 25 avril 1888, il est revenu en visite officielle dans sa ville natale, 5 mois après son arrivée à la tête de l'Etat. L'accession au pouvoir de ce républicain convaincu qui a rallié les suffrages des modérés et des radicaux de gauche marque l'apogée d'une belle carrière : il fut polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, député de la gauche républicaine, ministre des travaux publics puis des finances.
La cérémonie à Notre-Dame est l'une des étapes de ces funérailles organisées au frais de l'État. Le cercueil a d'abord été exposé à l'Élysée et le jour de la cérémonie, il prend place dans le corbillard de Louis XVIII, tiré par des chevaux. Le cortège emprunte alors les Champs-Élysées et la rue de Rivoli jusqu'à Notre-Dame. Puis ce sera le Panthéon où Sadi Carnot est inhumé. Dans l'assistance, des membres du conseil municipal de Limoges, venus rendre hommage à l'enfant du pays.
En ville, les commerçants ont fermé boutique. Les manifestations du 14 juillet sont annulées, une souscription est ouverte pour un monument à son effigie. Il sera inauguré en juillet 1897, mais détruit et fondu par les Allemands en 1942. Pendant des années, rien à Limoges n'a rappelé l'existence d'un président de la République limougeaud. Ce n'est qu'en 1987, 100 ans après son investiture, qu'une plaque a été installée... Place Carnot.
Considéré comme un homme de progrès et de concorde, dépeint comme un modéré appliqué, consciencieux et intègre, Sadi Carnot a vu son septennat marqué par la naissance de l'industrie automobile, mais aussi par le début de l'affaire Dreyfus, les secousses du boulangisme, l'affaire de Panama et une vague d'attentats anarchistes.
C'est un anarchiste d'origine italienne nommé Casério qui, le 25 juin 1894, blesse mortellement Sadi Carnot à Lyon. Il effectuait sa 16e visite officielle, 6 mois avant la fin de son mandat de 7 ans. Casério aurait voulu venger ses camarades anarchistes condamnés et que Sadi Carnot n'a pas voulu gracier.
