C'est un équipement novateur pour les patients et pour les soignants : le CHU de Limoges vient de se doter d'un nouveau plateau d'endoscopie. En plus des examens courants, la nouvelle organisation permet de véritables avancées.
Un examen d'endocopie ressemble à une opération chirurgicale, avec une nuance très importante : on n'ouvre pas les patients.
Diagnostique plus confortable
Ce jour-là, un homme souffre d'un cancer du poumon. Le médecin passe par sa gorge pour atteindre la lésion. Son objectif est de l'étudier avec un maximum de précision.
Thomas Egenod, pneumologue, explique : "L'idée, c'est de faire un diagnostique pré-opératoire et d'être plus confortable avant de proposer à un malade d'enlever un lobe ou un segment, et de sélectionner au mieux les patients à qui on propose une chirurgie."
Avec l'évolution des cigarettes et des habitudes des fumeurs, de nouveaux types de lésions apparaissent, et les techniques de dépistage évoluent.
Dans cette salle d'endoscopie, les équipes disposent d'équipements de pointe : "Lorsqu'on fait une fibroscopie stantard, qui est l'examen réalisé dans tous les services de pneumologie, on va se retrouver limités par la taille de l'appareil. L'examen qu'on propose ici, c'est une mini sonde, une sonde d'échographie qui va venir atteindre la lésion."
Centre de référence
L'endoscopie est une activité qui se développe, et le CHU avait besoin d'un plateau de grande envergure. Désormais, 6 salles reçoivent 40 patients par jour.
On y réalise également des endoscopies digestives avec les coloscopies, pour repérer et prendre en charge au plus tôt les maladies. Et on utilise là aussi des techniques plus innovantes.
Selon Jérémie Jacques, gastro-entérologue, "dans les centres de référence comme le nôtre, il faut des plateaux vraiment de cette dimension parce qu'on a un rôle d'hôpital local pour le diagnostique et thérapeutique simple, mais on a aussi un rôle de centre de référence comme beaucoup de CHU pour les gestes thérapeutiques de plus haut niveau."
Limoges fait référence pour la dissection sous muqueuse qui permet de retirer certaines lésions cancéreuses par endoscopie. Cela rend le CHU attractif pour les patients et pour les médecins.
Jean-Baptiste Zeevaert, un jeune interne belge, est actuellement en formation : "Le fait d'avoir un centre de référence, ça permet de concentrer le nombre de cas et d'avoir accès à des interventions beaucoup plus fréquentes qu'en Belgique où les centres sont plus éparpillés."
Architecture stratégique
L'architecture du plateau est aussi très étudiée.
Après chaque examen, le matériel est envoyé dans un lieu stratégique : la salle de décontamination, est l'élément central du plateau d'endoscopie. Arnaud Tailleur, infirmier référent en endoscopie, détaille : "Le plateau a été conçu sous la forme d'une structure étoile. Cette pièce est au centre. Toutes les salles d'examen gravitent autour."
Les 67 endoscopes sont systématiquement nettoyés en suivant un protocole précis pour lutter contre les risques infectieux. Indispensable pour Jessica Sery, cadre du plateau d'endoscopie : "A chaque étape, on sait qui a fait quoi avec quel appareil, dans quelles conditions, à quelle heure..."
Cette organisation doit permettre de regarder sereinement vers l'avenir, car l'endoscopie va encore se développer avec une recherche qui avance à grands pas pour traiter d'autres pathologies, comme l'obésité, et toujours pour détruire davantage de tumeurs.