Une nouvelle plateforme de télémédecine pour prendre rendez-vous avec des spécialistes du CHU de Limoges

Depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19, les patients habituels ne peuvent plus se présenter en consultation. Pour recréer un accès aux soins, le CHU de Limoges lance une plateforme de télémédecine et de téléexpertise accessible à travers un guichet unique. Une 1ère en Nouvelle-Aquitaine.

Consulter un spécialiste et obtenir un avis tout en restant confiné, le CHU de Limoges lance à partir du lundi 20 avril 2020 une plateforme de télémédecine. Les patients pourront consulter directement, et les médecins et les professionnels de santé pourront à travers ce système obtenir un avis complémentaire pour préciser leur diagnostic.

Cette nouvelle plateforme de régulation de télémédecine est coordonnée  par le professeur Jean-Jacques Moreau, elle est unique pour le moment en Nouvelle-Aquitaine.
 

On a ving-cinq spécialités à même de répondre aux demandes de télémédecine. La crise sanitaire du coronavirus nous a amené à déployer beaucoup plus rapidement ce système. En un mois, on a connecté des spécialités qu’on pensait connecter en un an.  

"Le projet de télémédecine était déjà engagé entre le CHU et le GHT du Limousin avec dix-huit établissements. Ce projet était écrit et publié à la fin 2019 et au début de cette année, en janvier 2020 nous pouvions commencer à déployer, c’était avec les spécialités demandeuses. On mettait le matériel et on formait, là, ça va exploser, pratiquement toutes les spécialités vont être concernées d’ici 2 mois."
 
"Je suis l’ancien responsable du service de neurochirurgie. Avec la crise du Covid-19, le secteur des soins intensifs de neurochirurgie a été réaménagé pour un afflux de patients. Cet afflux n’a pas eu lieu et c’est tant mieux, mais il faut continuer à s’occuper des autres patients. La télémédecine est une solution. Ça a donc été mis en place, avec les cadres du service, les responsables informatiques, les secrétaires. Quand tout le monde a vu que cela fonctionnait, ce sont les gens du service qui ont appelés des collègues dans d’autres services, les secrétaires ont formé leurs collègues volontaires."

Au départ, il fallait convaincre, maintenant on a donc ving-cinq spécialités à même de répondre aux demandes de télémédecine avec par exemple la cardiologie, l’endocrinologie, la diabétologie, des services très demandés. La gérontologie, avec le professeur Achille Tchalla, est déjà reliée avec trente Ehpad, ils prévoient de connecter la centaine d’EHPAD du Limousin

"Nous travaillons avec la plateforme Esea de Limoges (Informatique pour la e-sante en Nouvelle Aquitaine). Avec eux nous avons monté cette porte d’entrée unique pour les patients et les professionnels de santé, elle n’existe pas pour l’instant dans d’autres hôpitaux de Nouvelle-Aquitaine."

Il n’y a pas que le Covid, il faut continuer à s’occuper des patients chroniques et des autres, la télémédecine, c’est fait que pour toutes ces personnes puissent avoir un contact avec un spécialiste même avec le confinement.

"La télémédecine, au départ, c’était possible quand on connaissait les patients, on devait les avoir vus, examinés, aujourd'hui ce n’est pas possible avec les restrictions sur les contacts. On fonctionne de manière inverse, on voit les patients à distance, et si c’est nécessaire, ils se déplacent, ou un soignant se déplace à leur domicile, ça peut-être des infirmières de pratique avancées, par exemple, qui peuvent faire des examens complémentaires. Il existe plein de matériels connectés : les échographes, électrocardiogrammes, autoscope, stéthoscope."
 

Difficile de se projeter pour savoir comment on utilisera cet outil dans six mois, mais actuellement, c’est un outil extraordinaire !

"C’est un outil, alors cela ne va pas transformer la médecine, car c’est intéressant de voir les gens, de leur serrer la main, de les accompagner. Mais nous sommes en confinement et avec la technologie, il y a d’autres moyens aujourd’hui de continuer à les accompagner, leur parler à distance, mettre en place une téléconsultation. Il faut un peu d’expérience médicale pour savoir s’il faut finalement faire venir le patient dans un  cabinet ou à l’hôpital, mais c’est très intéressant et ça s’apprend."

• L’accès à ce mode de consultation se fait via un guichet numérique unique. Une personne réceptionnera par mail ou par téléphone la demande du patient ou du professionnel de santé. Une fois cette demande traitée et acceptée, la plateforme de télémédecine recontacte le demandeur pour prendre rendez-vous.Le service fonctionnera du lundi au vendredi par téléphone au 05 55 08 71 60  (9h00 - 12h30 et 14h00 - 17h30) ou par mail : regulation.telemedecine@chu-limoges.fr

• En pratique le message devra spécifier 

1.  Votre identité
2. Joindre la photo de votre pièce d’identité
3. Le motif de la demande
4. Votre numéro de téléphone

• Douze régulateurs, des personnels retraités de la réserve sanitaire, et dix-huit étudiants se relaieront par demi-journée pour répondre aux demandes des requérants, télémédecine pour les particuliers ou télé-expertise pour les professionnels.

Il est possible d’envisager des téléconsultations uniquement par téléphone, mais le dispositif prévoit, pour tous ceux qui en ont la possibilité, un système de visiophonie. La consultation pourra se faire avec un smartphone, ou bien une tablette ou un ordinateur connecté à internet et muni d’une caméra. Il sera fait un test technique pour s’assurer de la qualité de la communication et ensuite la demande de rendez-vous est envoyée au secrétariat de la spécialité concernée.