Au deuxième et dernier jour de procès en appel à Limoges, un an de prison avec sursis a été requis contre le maître-nageur corrézien et l'encadrant britannique et dix mois avec sursis contre les deux enseignantes britanniques ainsi que 20 000 euros d'amende contre la commune de Corrèze.

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C’est un drame qui a marqué la commune de Liginiac en Corrèze pendant l’été 2015. Une jeune britannique de douze ans, en vacances avec son école, se noyait dans le plan d’eau de la commune. La fillette avait reçu un massage cardiaque pendant 35 minutes et avait été héliportée, en vie, jusqu’au CHU de Limoges. Elle est décédée le lendemain matin. Le procès en appel, pour établir des responsabilités, a débuté ce mercredi et s'est poursuivi ce jeudi matin à Limoges.

2ᵉ jour de procès en appel

Comment la jeune Jessica a-t-elle pu disparaître dans ce plan d’eau de taille moyenne situé sur la commune de Liginiac, sous les regards de quatre paires d’yeux ? Une question posée par le président et par l’avocat des parents de la fillette tellement elle est entêtante depuis neuf ans.

Et c’est une liste de pourquoi qui est restée sans réponse, y compris dans le jugement du tribunal correctionnel de Tulle, il y a deux ans. Après le coup de massue de la relaxe des trois enseignants, du maître nageur et de la commune, la famille de la jeune victime attend de la cour d’appel que leur faute caractérisée de surveillance, que les négligences en amont de la baignade, et les inerties pendant celle-ci soient reconnues.

L'avocat de la famille, qui a plaidé longuement ce jeudi matin, a rappelé le drame vécu par les parents. Il a notamment évoqué la douleur infinie de ce père et de cette mère qui n'ont été prévenus du drame que tard dans la soirée. À leur arrivée à l'aéroport à la première heure le lendemain, ils ont reçu un appel leur annonçant la mort de leur petite fille à 7 h 15 au CHU de Limoges. 

À noter également que des magistrats britanniques se sont tenus informés du suivi de l'affaire. 

Le lien de causalité entre la noyade et la présence de la plate-forme n’a pas été retenu par les premiers juges, mais aujourd’hui le procureur pose cette question : si cette plate-forme qui se retournait régulièrement, même lentement, n’avait pas existé, Jessica, se serait-elle noyée ?

Il y a des témoignages de quelques enfants, qui rapportent avoir tâtonné sous la plate-forme, avoir eu peur de rester coincés dessous… Il aurait fallu remédier en amont à son instabilité, sans doute afficher les précautions quant à son usage et sa capacité d'accueil...

"Face au drame, on peut parfois convenir d’une fatalité, mais celle-ci peut être le résultat d’une abondance de négligences, carences, inerties", a souligné le procureur, tout en rappelant que bien sûr, il n'y a évidemment aucune intention : "On est tous d'accord sur un fait : personne n'a voulu la mort de la jeune Jessica. Mais même non intentionnelle, une responsabilité pénale peut être recherchée."

Il a requis un an de prison avec sursis contre le maître-nageur corrézien et l'encadrant britannique qui surveillait les enfants le jour du drame. Dix mois avec sursis ont été également requis contre les deux enseignantes britanniques et 20 000 € d'amende contre la commune de Liginiac. 

Ce jeudi après-midi, place aux plaidoiries de la défense (des trois enseignants britanniques et du maître nageur).

L'arrêt est attendu le 17 juillet 2024.

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