En Limousin, l'industrie pharmaceutique emploie plus de trois-cents personnes et continue de recruter. Le jeudi 10 octobre, à Limoges, une opération de sensibilisation se tiendra pour mettre en avant les métiers très variés du secteur.
C’est une leçon d’anglais un peu particulière. Une leçon technique et pointue, où l'on parle de "pharmaceutical economy", des "administratives expenses" ou encore du fameux "industrial cost". Ce matin, à la faculté de pharmacie de Limoges, les seize étudiants présents sont restés bien loin de leurs flacons et de leurs pipettes. Tous s’orientent vers la filière industrielle et suivent un cursus adapté. De la production de médicaments à leur réglementation, en passant par leur commercialisation, les perspectives se révèlent nombreuses.
Le professeur Marylène Viana, responsable de la filière industrie à la faculté, détaille les enjeux de ces cours : "Il y a des compétences de gestion de projet, de communication, de maîtrise d'équipe de coopérateurs... Des compétences spécifiques qui justifient l'existence d'une filière dédiée à ces débouchés particuliers."
Pour ces jeunes, qui représentent un quart de la promotion, l’image parfois sulfureuse dont l'industrie pharmaceutique a souffert pendant la crise du Covid-19 ne constitue pas un frein. "Même si l'industrie a été très décriée, on a quand même été important dans cette période-là et on a besoin de nous", affirme Armand Vadot, l'un des étudiants de la filière.
De la recherche pour les patients du CHU à la plus jeune des start-ups
En Nouvelle-Aquitaine, l’industrie pharmaceutique représente cent-cinquante métiers et dix-mille emplois, dont plus de trois-cents en Limousin Tout commence par la recherche : le bâtiment qui regroupe les chercheurs du CHU et de l’Université abrite des professions très variées, des techniciens de laboratoire aux ingénieurs, en passant par des bio-informaticiens. Les idées développées ici peuvent naître en ces murs, mais beaucoup proviennent de l'extérieur.
"On a, à peu près, cinq-cents projets ouverts à l'heure actuelle, explique Aurore Loxq, directrice de la recherche et de l'innovation à l'hôpital de Limoges. Ce sont des études à promotion externe industrielle, donc qui nous sont proposées par les entreprises du médicament ou les entreprises du dispositif médical. Elles constituent une offre de soins de recours pour nos patients."
Dans un environnement totalement différent, la faculté de Sciences collabore également avec Curlim, une toute jeune start-up, afin de développer un nouveau médicament contre les maladies neuromusculaires. Cet autre modèle économique présente lui aussi des besoins : "On a recruté deux jeunes, se réjouit Laurent Richebourg, le président de l'entreprise. Ils arrivent dès le mois d'octobre. Un expert en finances, un master 2 en Finance, et un futur docteur, qui va travailler sur la veille scientifique et les aspects réglementaires de la société."
Pour poursuivre leur croissance et attirer jeunes et demandeurs d’emploi, les entreprises de l’industrie pharmaceutique organisent le 10 octobre, à Limoges, une journée dédiée à ces métiers.