"On en a marre de ne pas être reconnus pour ce qu’on fait" : ces deux agriculteurs décident de changer de laiterie

Les grands groupes agroalimentaires sont souvent pointés du doigt par les producteurs de lait qui réclament des prix d'achat plus justes. La Haute-Vienne n'échappe pas à la règle, mais certains éleveurs parviennent à s'en sortir. C'est le cas de deux frères éleveurs qui ont choisi de changer de laiterie.

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Dans leur exploitation de Maisonnais-sur-Tardoire, en Haute-Vienne, les frères Brandy élèvent des limousines et des prim’Holstein. Des vaches laitières qui, depuis trois générations, alimentent une laiterie périgourdine. Mais cette laiterie est désormais devenue trop grande pour ces agriculteurs et elle ne correspond plus à leurs attentes. 

Aujourd’hui, on est considéré comme des importateurs de lait, pas comme des exploitants. On en a marre de ne pas être reconnus pour ce qu’on fait.

Nicolas Brandy

GAEC du Masveyraud.

Dans cette exploitation, beaucoup d’activités ont été robotisées : la traite, la distribution de nourriture, des robots, massent même le dos des laitières. Mais le métier reste contraignant : « la traite le matin, la traite le soir. Même si c’est robotisé, il y a toujours de la surveillance à faire ». Un travail qu’ils estiment aujourd'hui mal reconnu. Les deux frères ont donc décidé de quitter leur ancienne laiterie pour rejoindre la laiterie Chavegrand, basée en Creuse. « C’est une petite laiterie familiale, c’est ce qui nous attirait plutôt que de travailler avec des multinationales comme aujourd’hui », poursuit Nicolas Brandy.

En changeant de laiterie, les deux éleveurs vont augmenter leur gain annuel. Aujourd’hui, la laiterie périgourdine achète leur lait 44 centimes le litre (soit 440 euros la tonne). La laiterie creusoise leur paiera deux centimes de plus. La différence paraît minime, mais multipliée par les 720 000 litres produits chaque année par l’exploitation, cela représente 14 000 euros.

La laiterie périgourdine ayant dénoncé le contrat pour imposer son nouveau prix, les deux frères sont désormais libérés de leur engagement. Et pour l’avenir, ils sont pleins d’espoir : « La consommation est toujours la même, voire, elle augmente un petit peu, donc il faudra toujours du lait », assure Frédéric Brandy.

Le juste prix face à la concurrence

Si la laiterie Chavegrand remporte cette fois-ci le marché, la concurrence reste rude. L’entreprise familiale creusoise qui travaille avec une centaine de producteurs basés dans cinq départements (La Creuse, l’Indre, la Haute-Vienne et l’Allier), a, face à elle, de grands groupes. Elle calcule donc ses prix d’achat au plus juste : le prix de base est calculé par les indicateurs, comme l’oblige la loi Egalim. Ces deux indicateurs calculent le coût de production du lait et la valorisation (les prix de vente sur les marchés). 

On a la chance d’être sur le marché de la « pâte molle » qui est relativement stable par rapport aux marchés du beurre ou de la poudre, cela nous permet de garder des prix assez stables. Après on essaie de faire au mieux.

Hélène Faivre, directrice admirative et financier de Chavegrand

Pour autant, la laiterie qui est installée dans un bassin peu productif doit également acheter du lait régulièrement à d’autres laiteries de Normandie et de Mayenne. « On n’est pas dans une logique de démarchage, mais la production en général baisse et on produit plus de fromages que de lait », poursuit Hélène Faivre.

Les deux nouveaux producteurs haut-viennois sont donc les bienvenus.

Leur nouvel accord débutera à partir du 1er novembre et les rapprochera un peu du « juste prix » qu’ils estiment 500 euros la tonne.

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