Le saviez-vous ? Limoges a été, autrefois, très réputée pour sa haute coiffure. Cela tenait essentiellement à quelques personnalités qui tenaient de grands salons, et qui se mesuraient nationalement à leurs collègues. Le récit, en images, d'un passé prestigieux dont il reste des traces encore aujourd’hui.
Serge Ensargueix a chiné mille objets professionnels dans les brocantes, et conservé de très nombreuses photos d’un passé artisanal important à Limoges : celui de la coiffure. Ce qui le pousse, c’est l’amour de son ancien métier, car Serge était coiffeur pour Dames. Formé 18 ans dans le célèbre salon d’Émile Pélissier, un grand nom de la coiffure à Limoges, il a ouvert ensuite sa propre boutique qu’il a conservé pendant 15 ans. "Ce qui m’a fait connaître sur la place, c'est le fait que je sois sorti d’un grand salon. J’avais une très grosse clientèle", explique le professionnel à la retraite.
"On se tirait la bourre !"
C’était l’époque des grands concours entre professionnels, mais aussi, chose étonnante pour une ville moyenne comme Limoges, des défilés de mode et de coiffure. "Il y avait deux organisations professionnelles à Limoges, Alors on se tirait la bourre !, raconte Maurice Carrier, fondateur et Président honoraire Maison de la Coiffure-Limoges. C’était à celui qui gagnait, qui faisait la présentation un jour avant son voisin. On était à la pointe du combat et nous avions de grands coiffeurs parisiens qui venaient."
Chacun son style, classique, chic, fantaisiste, comme le fameux Zappy, qui n’hésitait pas à faire la pub de son salon en accrochant une banderole sur un hélicoptère. Pour Dominique Barret-Thomas, présidente du CFA Maison de la Coiffure Limoges et présidente de l’UNEC 87 (Union nationale des entreprises de coiffure), "c’était tout un tas de belles coiffures, de chignons, de pleins de choses pour les défilés. C’était assez excentrique et même provocateur pour l’époque !"
Une formation reconnue
La Maison de la Coiffure, c’est Maurice Carrier qui l’a créée, il y a plus de soixante ans. Elle servait à la fois de siège d’un syndicat professionnel et de lieu de formation : du CAP au BP, 51 élèves y apprennent le métier cette année.
Il n’y a plus de défilés, mais les concours demeurent. Rama Mohammed Bouzan a 21 ans et est meilleure apprentie de France en coiffure. Cette jeune réfugiée à Limoges, est déjà multimédaillée et Meilleure Apprentie de France. Son rêve : devenir championne du monde !
Mon ambition, faire le prof en pratique, coiffer les grandes stars et mon rêve : devenir championne du monde ! Je travaille pour ça !
Rama Mohammed Bouzan21 ans - Meilleure apprentie de France en coiffure
Reste que les décennies 60-70, où la ville était un haut lieu de la coiffure française, ont laissé des traces. Limoges reste réputé, selon Christophe Malmanche. Ce coiffeur est également formateur en coiffure et confirme que la cité limougeaude est l’une des villes de France avec le plus grand nombre de coiffeurs installés en centre-ville.
Et la cité compte pas moins de trois écoles de coiffure. Tout le travail réalisé par les grands anciens y est pour quelque chose.