Une dizaine de salariés du magasin Boulanger, situé en zone nord de Limoges, ont débrayé ce jeudi 9 mai, en début d’après-midi, pour protester contre le récent licenciement de l’un d’eux, pour des raisons qu’ils contestent. Plus généralement, les représentants syndicaux dénoncent le climat actuel dans l’entreprise, au niveau national.
Une revendication locale
L’image n’est pas banale : des drapeaux de la CGT, qui flottent devant l’entrée du magasin Boulanger, situé en zone commerciale nord de Limoges, en ce jeudi 9 mai, férié.
Comme beaucoup d’autres de la zone, l’enseigne d’électroménager était ouverte ce jeudi. Mais tout en laissant les rayons accessibles aux clients, une dizaine de manifestants s’était regroupée devant l’entrée.
Parmi eux, certains travaillaient, et ont donc débrayé en ce début d’après-midi, quand d’autres ont tenu à venir, sur un jour de repos.
En cause, le licenciement récent d’un jeune camarade. Stéphane Groussaud, salarié de l’enseigne limougeaude, et délégué syndical CGT au niveau national du groupe, nous a donné sa version :
"Un jeune salarié de l’enseigne vient d’être licencié pour avoir eu des mots avec son chef de service. Un licenciement sec, sans avertissement, sans convocation préalable. Mais dans le courrier qu’il a reçu en début de semaine, la direction lui reproche d’autres faits, en lien avec son comportement au travail, sans que l’on sache où elle les a trouvés ! Il n’y a rien d’écrit, rien qu’il ne le prouve. C’est un licenciement abusif. Il a été prévenu vendredi par téléphone, en lui disant de ne pas se présenter lundi, et d’aller à la poste, où il trouverait un courrier de licenciement."
Un mal-être au niveau national pour la CGT
Choqués, plusieurs de ses collègues avaient déjà débrayé samedi dernier. Ils se posent cette question : aujourd’hui, c’est lui, et demain, qui ? Car au-delà de ce seul cas, Stéphane Groussaud dénonce une situation et un climat délétères, au niveau national, au sein du groupe.
"Les salaires n’ont suivi ni l’inflation, ni les bénéfices de l’entreprise, depuis le covid et bien avant même. La devise de l’entreprise, c’est Si bien ensemble, mais on n’y est plus du tout. Même au niveau des managers, ils sont fatigués, ils en font trop et pas ne sont pas formés, du coup il y a des dérives permanentes et les collègues sont à bout. Quand je fais le tour de France des magasins, on me dit : on n’en peut plus, on va se barrer. Là, on exprime notre mécontentement pour notre collègue, mais on exprime aussi un ras-le-bol général, aussi bien à Limoges qu’au niveau national. Et cette histoire pourrait très bien être l’étincelle d’un mouvement plus vaste, dans notre enseigne, vu tout ce qui se passe dans l’ensemble des magasins en France."
À Limoges en tout cas, d’autres débrayages sont envisagés, notamment samedi prochain.