Pour Philippe Besson, responsable de l’association basée à Limoges et qui intervient dans le monde entier, les "méga-feux" qui touchent de nombreux pays vont se multiplier aussi en France en raison du réchauffement climatique. Entretien.
Ce dimanche 24 juillet, l'incendie qui a ravagé 7 000 hectares de forêt à La Teste-de-Buch est "fixé", mais celui qui s'est déclaré à Landiras et qui a brûlé 13 800 hectares présente encore des risques de reprise. Une situation qui n'étonne pas Philippe Besson, responsable des Pompiers de l’urgence internationale, association basée à Limoges et qui intervient dans le monde entier.
La situation est-elle surprenante ?
On n’est pas étonnés de notre côté, parce que le réchauffement climatique a déjà un impact important dans de nombreux pays. On n’est pas surpris que la même chose arrive en France. On parle maintenant de "méga-feux" de forêt, parce qu’on a des surfaces supérieures à 10 000 hectares. Ce sont des interventions très difficiles qui demandent aux pompiers un engagement physique de tous les instants. Il faut prendre beaucoup de précautions, garder le moral et la volonté de faire au mieux son travail.
La surveillance va continuer ?
Il y a des chances que ça dure plusieurs semaines... Le directeur départemental de la Gironde parlait d’une surveillance jusqu’au mois d’octobre, parce qu’il n’y a pas de pluie annoncée. Il faudra être très vigilant.
D’autres pays sont touchés ?
On était il y a quelques jours au Pérou, dans le massif du Machu Picchu, parce qu’on accompagne les pompiers péruviens pour des formations. Le premier jour de la formation, un incendie s’est déclaré et il menaçait la citadelle... On est intervenus à leurs côtés. Nous avons travaillé à 3 500 m d’altitude, dans des conditions difficiles : il n’y a aucune route, tout se fait à pied. Il n’y a pas d’engins d’incendie, il n’y a pas d’avions bombardiers d’eau… Les pompiers péruviens travaillent à la main sur des chemins. Ce sont vraiment des surhommes.
Comme en France, le phénomène s’amplifie ?
On a connu l’Australie, la Californie, maintenant les Philippines, le Pérou, l’Indonésie... Plusieurs pays nous ont contactés pour des missions de formation et d'équipement pour les équipes locales qui sont confrontées au réchauffement climatique.
En France, ce type de feu va se multiplier ?
On le voit bien, en France, il n’y a pas que le Sud qui est concerné : la Bretagne a été concernée, l’Est de la France, le Centre de la France... Des feux de récolte ou de végétation se multiplient... C’est certain qu’on va avoir plus de catastrophes de ce type. Et il faut faire attention aux autres catastrophes, les orages, les tempêtes, qui elles aussi sont les conséquences du réchauffement climatique.
