Oradour, l'Innocence assassinée : une BD pour sensibiliser la jeunesse, "C'est Robert Hébras qui a initié le projet"

La bande dessinée "Oradour, L'Innocence assassinée" sort ce vendredi 24 mai. Un ouvrage qui relate le massacre du 10 juin 1944 perpétré par les SS dans le village de Haute-Vienne. Entretien avec Jean-François Miniac, le scénariste de l'ouvrage.

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C'est un projet documentaire de longue haleine. Ce 24 mai sort Oradour, L'Innocence assassinée, une bande dessinée inédite relatant le massacre d'Oradour par la division SS Das Reich, le 10 juin 1944.

L'idée d'une bande dessinée, initiée par le rescapé Robert Hébras, a été portée sur papier par Jean-François Miniac au scénario et Bruno Marivain au dessin. Jean-François Miniac a accepté de répondre à quelques questions sur l'album, dont la véracité documentaire a été adoubée par les historiens.

Comment est née l'idée de cette bande dessinée ?

Jean-François Miniac : Dès 2018, Robert Hébras avait parlé de cette perspective à son association, et l'historien Philippe Grandcoing m'en a parlé, puisque nous travaillions dans les mêmes revues historiques. Pour Robert, la bande dessinée était un média qui s'adresse prioritairement à la jeunesse. Lui-même était passionné de BD : dès l'âge de 11 ans, il présidait un club de lecture.

La bande dessinée le met en scène, mais raconte son parcours personnel comme celui d'autres rescapés. Il s'agit d'un récit choral. C'est Robert Hébras (aujourd'hui décédé, NDLR) qui, en initiant et en supervisant l'ouvrage, a pensé aux gens d'Oradour. C'est un album qui a une narration à hauteur d'homme de la tragédie, avec le récit de la journée du 10 juin bien sûr, mais aussi les jours en amont et en aval. C'est un récit qui aurait pu faire 200 pages, mais nous avons choisi de le condenser [la bande dessinée est riche de 88 pages, NDLR].

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L'album se veut un support pédagogique. Comment vous êtes-vous documentés pour coller au plus près à l'histoire ?

Jean-François Miniac : Lorsque Philippe Grandcoing m'a contacté en 2020, j'ai travaillé avec une masse documentaire, je me suis plongé dans Oradour via les livres, et toujours en lien avec des historiens comme Bernadette Malinvaud.

Puis, je me suis rendu plusieurs fois à Oradour. La première fois, je suis allé au cimetière. Puis le lendemain, j'ai parcouru le trajet réalisé par les SS, en partant de la gare de Saint-Junien jusqu'au village martyr. J'ai dû prendre 2 000 photos en une semaine, de tous les lieux possiblement cités dans l'album. Chacune des images de la bande dessinée, ce sont des lieux qui ont existé.

Il existe très peu de documentation sur ce qu'était Oradour avant, seulement quelques cartes postales et une seule représentant un intérieur, celui d'une forge. Représenter les intérieurs était une grosse difficulté, notamment l'église et le café du Chêne.

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Comment raconter un massacre sans verser dans le récit sensationnel ? Ça explique ce choix de couleurs désaturées ?

Jean-François Miniac : Une des problématiques, c'était de jeter un voile pudique sur tout ce qui était violent, ne serait-ce que pour respect des familles. 

Les couleurs, ça n'était pas vraiment mon choix personnel (rires). C'est quelque chose que je suis de près d'habitude, mais j'ai laissé le champ libre au dessinateur, au coloriste et à l'éditeur. Les tons gris et sépia, c'est un choix de l'éditeur et Bruno (Marivain) a abondé en leur sens. Et ça fonctionne bien, je trouve.

La conséquence, c'est que le trait du dessin est davantage mis en valeur. Et ça va très bien avec la sobriété du scénario : on n'est pas dans l'emphase, dans l'ostentatoire, ça correspond bien à l'esprit du récit.

►Oradour, L'Innocence oubliée, (88 pages) sort aux éditions Anspach le 24 mai.

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