Après le passage de l'ouragan Irma sur les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, le bilan des victimes reste provisoire. On déplore à ce jour neuf morts à Saint-Martin, 7 sur la partie française et 2 sur la partie néerlandaise de l'île. Jointe par téléphone, une limougeaude raconte.
"Nous sommes seuls, nous nous sentons en totale insécurité"
Nathalie Bisegna est limougeaude. Elle est arrivée il y a 6 mois à Marigot, la ville la plus la plus grande ville de la partie française de l’île de Saint-Martin, dans les Antilles, dont elle est le chef-lieu puisque l'hôtel de la collectivité, la préfecture des « îles du Nord » (constitué par Saint-Martin et Saint-Barthélemy), ainsi que la plupart des administrations et services y sont localisés. Mais aujourd'hui, tout n'est que désolation. Sa résidence, un immeuble de quelques étages, a résisté contre toute attente aux déferlantes, alors qu'elle est située juste sur le front de mer. Mais le toit menace de s'effondrer. Elle se trouve au premier étage avec deux de ses amies qui ont été choquées dans leur logement respectif, détruit.Elle a vécu la tourmente, pensant que le pire allait arriver. Aujourd'hui, elle, ses proches et ses voisins restent calfeutrés chez eux. Ils ont vu les pilleurs, armés depuis un braquage du poste de gendarmerie et d'une armurerie. Elle dit se sentir en insécurité totale et n'avoir aucune information. Elle ne voit personne qui chercherait à les localiser, ni gendarme, ni pompiers, ni autre secours.
Le paradis d'hier est devenu l'enfer. La mer turquoise est aujourd'hui boueuse. Tout n'est qu'épaves et ruines. De sa fenêtre, voiliers, voitures et bâtiments sont mêlés. Elle a encore de la batterie pour communiquer mais n'a plus ni eau ni électricité.
Elle s'inquiète pour les jours à venir et surtout de ne voir personne.
Un bilan humain et matériel provisoire
9 personnes sont mortes et 7 sont portées disparues dans les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Un bilan humain ce vendredi 8 septembre qui reste encore incertain, alors que les opérations de déblaiement sont en cours.Pour le Premier ministre Edouard Philippe, "les dégâts matériels sont considérables". "À Saint-Martin, 95% des habitations sont touchées, 60% sont inhabitables." L'électricité est coupée, l'eau potable absente, l'essence indisponible. Édouard Philippe a aussi indiqué que les routes étaient encombrées et très partiellement praticables. "Les communications électroniques sont difficiles", a-t-il ajouté."L'impact de cette catastrophe naturelle sans précédent"
Le Premier ministre néerlandais a estimé ce jeudi que les dégâts sont "énormes" sur Saint-Martin, avec un aéroport dévasté et une île coupée du monde.
Il faudra des semaines et des mois avant un retour à la normale de l'électricité à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, selon le PDG de l'opérateur EDF Jean-Bernard Lévy.