Le ministre des Transports, Clément Beaune, était à Limoges ce vendredi 3 mars. Avec le PDG de la SNCF, il a participé, à la mairie, à une réunion de travail sur la ligne ferroviaire Paris-Orléans-Limoges-Toulouse. Réactions d'élus et d'acteurs économiques du Limousin qui font également ressurgir le dossier de la LGV...
C'est peu dire que le ministre des Transports, Clément Beaune, et le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, étaient attendus de pied ferme à Limoges pour évoquer le sujet brûlant du POLT.
À leur arrivée devant l'hôtel de ville ce vendredi matin, ils ont d'ailleurs été accueillis par un groupe de quelques dizaines de manifestants, composé de syndicats de cheminots et d'élus de gauche, venus clamer leurs frustrations par rapport à la dégradation de la desserte ferroviaire entre Limoges et la capitale.
Clément Beaune et Jean-Pierre Farandou, accompagnés également des PDG de SNCF Réseau et SNCF Voyageurs, sont venus à Limoges installer le nouveau comité de la ligne POLT, un groupe de travail trimestriel associant élus, associations d'usagers et acteurs économiques.
Le PDG de la SNCF a rappelé qu'un plan de régénération de la ligne POLT de 1,6 milliard d'euros est en cours depuis 2015. 790 millions d'euros ont déjà été engagés, selon lui. Il promet de mieux informer les voyageurs des perturbations occasionnées par les travaux sur la ligne.
"Comme nous l'a demandé le ministre, nous prenons cet engagement sur un processus "12 - 6 - 3 mois". 12 mois avant, on donnera l'information des travaux et des conséquences sur le transport. À 6 mois, on ajuste. Et 3 mois avant, on fige, donc on a une information fiable à donner à tous les usagers", détaille Jean-Pierre Farandou.
Une réunion par trimestre pour améliorer la ligne
Jean-Claude Sandrier, le président de l'association Urgence POLT : "Je sens un frémissement. Cette réunion montre qu'il y a une prise de conscience sur la gravité de la situation de la ligne POLT. Il y a des choses qui sont prises en compte, notamment sur l'organisation des travaux et sur cette question du givre qui est aujourd'hui invraisemblable."
Pascal Coste, président LR du conseil général de la Corrèze : "Je ne suis pas rassuré par la SNCF qui n'a pas changé de discours. Lorsqu'on résume les difficultés à des feuilles, un peu de givre et les sangliers qui circulent... Ça existait il y a 50 ans et les trains roulaient ! L'État donne de l'argent à la SNCF pour faire des travaux, qu'elle les fasse rapidement pour améliorer la ligne !"
Emile-Roger Lombertie, maire LR de Limoges : "Il y a une volonté répétée de la part du gouvernement. Aujourd'hui, nous sommes dans une concertation, une prise en compte de la réalité, dans un investissement programmé. [...] On est à 2,2 milliards (à partir d'1,6), on est sur la régénération et la modernisation de la ligne. Il y a une proposition de commander encore de nouvelles rames pour passer de 11 à 14 allers-retours, c'est quand même une évolution."
Le retour de la LGV ?
Michel Bernardaud, PDG des porcelaines Bernardaud, qui a menacé de délocaliser une partie de sa production à Paris en raison des mauvaises conditions de transport ferroviaire : "On l'a vu, il y a une addition d'intérêts contradictoires, les gens d'Argenton, de La Souterraine, de Vierzon veulent tous un arrêt dans leur gare, ce que je comprends. Mais pour Limoges, on n'a pas du tout parlé de vitesse. On est toujours sur le même schéma d'un train qui met au minimum 3 h 30 pour relier Paris. Il faut relancer le projet de la grande vitesse. Le ministre vient de me dire qu'il est prêt à réétudier le dossier de la LGV. (sic...) Les deux ne sont pas contradictoires."
Pierre Massy, président de la CCI de Limoges et de la Haute-Vienne : "On est dans une telle situation qu'on ne peut absolument rien écarter. Le président de la Région nous a expliqué il y a un mois qu'on pouvait imaginer une liaison rapide avec Poitiers. Pas une vraie ligne TGV, mais une connexion rapide."
Une réunion trimestrielle pour parler du POLT... et voilà que c'est le sujet de la LGV qui ressurgit !