Dans "Paroles d'anciens", France 3 Limousin part à la rencontre de nos aînés. Nos parents, grands-parents ou arrière-grands-parents. Ils sont la mémoire de notre société. Aujourd’hui, James Drogue, qui malgré ses 94 ans continue de sillonner les routes à vélo.
Son âge ? Un détail. A 94 ans, James Drogue a toujours le virus du vélo. "Quand on a le virus, c’est comme celui qui a l’habitude de faire de la course à pied, il faut qu’il s’entraîne. Plus on roule, mieux on roule, c’est ça le vélo."
Il faut dire que le Limougeaud a une santé de fer, grâce à un entraînement digne des professionnels. Sa préparation commence dès le saut du lit : "Je prends un café, je descends à la cave et je fais mon exercice pendant à peu près une heure. Ça me met en condition pour toute la journée, c’est formidable", dit-il.
Sa passion remonte à son enfance, lorsqu’il rêvait d’avoir un vélo de course, comme ses frères, pour devenir cycliste professionnel. C’est à 16 ans qu’il a eu le premier : "Plus j’en faisais, mieux j’étais." Le jeune James veut alors faire le Premier pas Dunlop, mais la guerre vient contrecarrer ses plans.
"J’ai passé la ligne de démarcation à vélo"
On était en zone occupée, donc il n’y avait aucune course de vélo. Mon premier succès avec mon vélo ça a été mon évasion, quand j’ai passé la ligne de démarcation, tard le soir avec la complicité des gens qui faisaient de la résistance à la SNCF.
A vélo, James Drogue franchit la ligne de démarcation et fuit le travail obligatoire en Allemagne.
Les années ont passé, mais le jeune homme devenu le doyen des cyclistes est toujours en selle. Tous les jours, été comme hiver, il parcourt entre 30 et 60 kilomètres, seul ou avec ses amis.