La pénurie de dentistes inquiète en Limousin. Leur nombre s'avère en baisse constante. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les installations sont encadrées : il s'agit de les limiter dans les secteurs surdotés, et de les encourager dans les zones délaissées.
À Aixe-sur-Vienne, la mauvaise nouvelle est tombée en fin d'année. Dans le centre-ville de la commune haut-viennoise, deux dentistes viennent de partir à la retraite. Malgré leurs recherches, ils n'ont trouvé aucun médecin pour leur succéder. Pour les habitants, c'est un coup dur. "D'un point de vue médical, on est assez bien couvert, indique le maire René Arnaud. Mais pour les dentistes, si on veut se faire soigner, il faut aller loin. Il y a des gens qui n'ont pas la possibilité de se déplacer, donc c'est important que l'on ait tout sur place."
Une aide de 50 000 euros pour s'installer en zone sous-dotée
La problématique rencontrée dans cette commune de Haute-Vienne résume, à elle seule, la pénurie de praticiens qui touche le territoire. Le nombre de dentistes s'établissant en Limousin décline chaque année. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, leur installation est encadrée par la loi : l'objectif consiste à limiter les arrivées dans les secteurs où de nombreux professionnels sont déjà installés, et à les encourager dans les zones délaissées.
Concrètement, un dentiste ne peut plus ouvrir de cabinet dans un périmètre considéré comme suffisamment pourvu, sauf pour remplacer un départ. Si cette nouvelle règle représente une petite révolution dans le monde médical, elle touche surtout les grandes agglomérations, et non les territoires enclavés comme le Limousin. En contrepartie, une aide de 50 000 euros est proposée pour une installation dans une zone sous-dotée. Dans ce cas de figure, la Haute-Vienne, la Corrèze et la Creuse sont concernées.
"Le coup de pouce financier va certainement permettre à certains de franchir le pas"
Pour le représentant de l’ordre des dentistes de la Haute-Vienne, si cette mesure reste insuffisante, elle s'avère bienvenue dans un contexte de crise : "On a une démographie qui est en chute libre, énonce Sébastien Dapy. Le coup de pouce financier, même s'il ne permet pas une installation complète, va certainement permettre à certains de franchir le pas, de se dire : "Finalement, je suis pas mal en Limousin, pourquoi ne pas rester ?"
Le Limousin souffre principalement de l’absence de formation au métier de dentiste à la faculté de Limoges. Pour attirer des médecins, les élus locaux doivent souvent, eux aussi, mettre la main à la poche, notamment "sur le bâti", affirme René Arnaud, maire d'Aixe-sur-Vienne.
Pour 2025, le nombre de départs prévus en Limousin se révèle déjà beaucoup plus important que le nombre d’installations envisagées.