Pollution : un nouvel indice de surveillance de la qualité de l’air, quel changement dans le Limousin ?

Depuis le 1er janvier 2021, l’indice de mesure de la pollution de l’air a évolué et s’aligne désormais sur les seuils européens impactant directement la lecture de la qualité de l’air notamment dans le Limousin. Les jours "mauvais" ou  "moyens" sont bien plus nombreux.

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Ce vendredi 15 janvier, la qualité de l’air à Limoges, Brive-la-Gaillarde ou encore Guéret est "moyenne" selon les prévisions d’Atmo, en charge de la surveillance de la pollution de l’air en France. Des prévisions qui s’appuient sur le nouvel indice de surveillance de la qualité de l’air en vigueur depuis le 1er janvier 2021. Un indicateur qui a évolué, plus sévèrement, pour se mettre au niveau des seuils européens. Ainsi, avec cette nouvelle mesure, le nombre de jours "moyens" et "mauvais" sont bien plus nombreux, notamment dans le Limousin. Pour consulter, chaque jour, la qualité de l’air dans votre commune, c’est ici

Ce nouvel indice est "plus précis, plus complet, plus représentatif de l’état de la qualité de l’air", estime le ministère de la Transition écologique. L’objectif de ces nouvelles façons de mesurer la pollution de l’air, selon l’Atmo est de "mieux répondre aux besoins d’information sur la qualité de l’air exprimés par les citoyens".

Qu’est-ce que ça change exactement ?

"On a changé le thermomètre. L'outil n'était pas adapté, il a été créé en 1994 et n'avait pas évolué depuis", explique Marine Tondelier, déléguée générale d’Atmo France, interrogée par France 3 National. Le premier changement important est l’abaissement des seuils des quatre polluants pris en compte dans la mesure de la qualité de l’air, à savoir le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre, l’ozone et les particules PM10, pour se mettre au niveau des seuils européens.

Autre évolution, qui change de façon important la mesure de la qualité de l’air : la prise en compte d’un cinquième polluant, les particules fines de moins de 2,5 microns, le PM2,5, engendré par la pollution automobile, le chauffage au bois ou à l’épandage agricole. Cette prise en compte est une réponse à la demande des médecins et des scientifiques car elles ont de graves conséquences sur la santé : elles pénètrent dans l’organisme jusqu’au système sanguin et au cerveau provoquant cancers, AVC ou infarctus.

Certains scientifiques aimeraient d'ailleurs aller plus loin pour que les particules ultra fines entrent également dans la mesure de la pollution. Car l’impact de la pollution de l’air sur la santé est dramatique. Selon Santé Publique France la pollution par les particules fines émises par les activités humaines est à l’origine chaque année, d’au moins 48 000 décès prématurés en France continentale, ce qui correspond à 9 % de la mortalité en France. Et en termes d’impact économique, la Commission d’enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l’air du Sénat estime que le coût sanitaire total de la pollution de l’air (extérieur et intérieur) s’établit entre 68 et 97 milliards d’euros chaque année en France.

Enfin le code couleur et sa terminologie évolue. Désormais, allant du bleu au violet, le niveau "très bon" disparaît et "l’extrêmement mauvais" apparaît en violet.

En 2019 à Limoges, 4 fois plus de jours "moyens"

Avec cette nouvelle façon de mesurer la pollution de l’air, les indices seront plus mauvais. Il y aura plus de jours avec de mauvais indicateurs dans nos départements. Pour preuve : en prenant pour référence le bilan de l’année 2019 – celui de 2020 n’étant pas encore disponible - pour la qualité de l’air les jours "moyens" et "mauvais" explosent.

En Corrèze, avec ce nouvel indice de surveillance, le nombre de jours où la qualité de l’air était moyenne passe de 50 jours à plus de 250. Dans la Creuse, il passe de 40 à 270 jours. Autre évolution, alors qu’avec l’ancien indicateur, la Creuse ne comptait aucun jour avec une qualité de l'air mauvaise, avec ce nouveau "thermomètre", le département compte désormais environ 10 mauvais jours. Du côté de la Haute-Vienne, même constat. Alors qu’avec l’ancien indicateur, l’année 2019 ne comptait aucun mauvais jour, avec le nouveau, plus de 25 jours sont désormais considérés comme ayant une qualité de l’air mauvaise. Et le nombre de jour moyen passe de 55 à plus de 220 jours.

Quel impact du confinement sur la pollution de l'air ?

Si les données de 2020 ne sont pas encore exploitables, selon l’Atmo, l’impact des confinements sur la qualité de l’air est déjà notable. Lors du premier confinement, pour l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine tous les polluants ont diminué durant les huit semaines. Mais celui qui a drastiquement diminué est le dioxyde d’azote dans l'air. Sur l’ensemble de la région, il a diminué en moyenne de 53%.

Et dans le Limousin, lors de la dernière semaine de confinement soit le 4 mai, les niveaux de pollution au dioxyde de d'azote avaient diminué de façon drastique : de 60% en Corrèze, de 70% en Creuse et de 77% à Limoges. Le deuxième confinement a eu beaucoup moins d’impact sur la qualité de l’air. En cause, selon l’Atmo, le trafic routier qui a peu diminué.

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