Un ancien terrain industriel fait débat dans la zone industrielle nord de Limoges. Et pour cause, le terrain n'a jamais été dépollué mais le nouvel acquéreur serait déjà en train de le viabiliser. La mairie prend des mesures radicales.
Les pouvoirs publics ont l'obligation de contrôler les anciens terrains industriels car ils peuvent représenter une dangerosité pour la population locale.
Dans cette affaire, il ne s'agit pas d'un site industriel avec une usine mais d'un terrain qui appartenait à l'entreprise Valéo, un équipementier automobile français. Ce terrain, acheté par un particulier il y a plusieurs mois, n'a jamais fait l'objet de dépollution. Il peut rester de l'amiante et bien d'autres résidus polluants potentiellement dangereux pour la santé et pour l'environnement.
Le problème c'est que le nouvel acquéreur a déjà entrepris des travaux de viabilisation sur ce terrain en vue d'un raccordement aux différents réseaux d'eau, de gaz, d'électricité et d'assainissement. Mais il n'a pas l'autorisation de le faire.
Résultat : la mairie de Limoges a décidé d'entamer une procédure administrative pour faire cesser ces travaux tant que ce terrain n'est pas dépollué. Des scellés doivent être posés dès ce lundi 29 juillet dans la matinée, y compris sur les engins de chantier.
A l'époque où Valéo a souhaite se défaire de ce terrain, au début des années 1990, une servitude d'utilité publique prise par le préfet de la Haute-Vienne lui permet d'enfouir des déchets d'amiante (car trop volatiles pour être transportés) mais cela implique une interdiction de gratter le sol, de le creuser et même de franchir ce terrain. En clair, il est interdit de viabiliser ce terrain. Valéo a toujours oeuvré en accord avec les autorités locales et a mis en place le dispositif de sécurité nécessaire à la sécurité de ce site (bâche, barrières ...).
Une question demeure, pourquoi ce terrain pollué a pu être vendu à un particulier ? Même si le particulier l'a acheté en connaissance de cause. C'est lui qui a décidé de passer outre cette servitude d'utilité publique. Mais il risque une sévère amende voire même de la prison avec sursis ou ferme.