L'ancien président François Hollande a apporté son soutien à Anne Hidalgo lors d'un meeting à Limoges (Haute-Vienne). Mais il est surtout venu se projeter dans l'après-présidentielle.
Au pavillon Buxerolles de Limoges (Haute-Vienne), la salle semblait n'attendre qu'une personne ce mardi 22 mars 2022 : François Hollande. L'ancien président est venu soutenir Anne Hidalgo, en meeting dans la dernière ligne droite avant l'élection présidentielle. Mais sa venue avait aussi un autre objet : se projeter dans l'après-présidentielle. En témoigne son discours, il était programmé sur trente minutes, il aura finalement parlé pendant une heure.
"Je vote toujours socialiste"
Très en retrait dans les sondages, Anne Hidalgo a tenté de redonner un nouvel élan à sa campagne. "Au plus fort de l'épreuve, vous êtes fidèles au poste", a-t-elle martelé.
Je retrouve ce soir à Limoges le refus de la résignation.
Anne Hidalgo, candidate socialiste à la présidentielle
À moins de trois semaines du premier tour, la présence sur scène de l'ancien président de la République était un moyen de remobiliser les militants et les électeurs, alors qu'Anne Hidalgo stagne à 2,5% des intentions de vote.
Pour Jean-Claude Leblois, président PS du conseil départemental de la Haute-Vienne, "François Hollande a été président de la République, il a une expérience et un soutien qu’il peut apporter à notre candidate."
"On vient quand même malgré les mauvais sondages", explique cette spectatrice. Une autre espère que "François Hollande viendra peut-être donner un peu de tonus à la campagne."
Anne Hidalgo a du courage, de la ténacité, de l’ambition pour tous, elle a donc mon soutien.
François Hollande, ancien président de la République
"Un soutien fidèle et loyal, surtout quand c’est difficile", a-t-il ajouté. "Je sais ce que je dois au parti socialiste, ma famille politique. (...) Je vote toujours socialiste."
Il a enjoint la candidate socialiste à suivre son propre modèle. "Il faut imposer nos idées. D'abord, la défense de la France. Comme je l'avais fait pendant mon mandat pour lutter contre le terrorisme islamiste, il faudra prendre des décisions courageuses."
Voir au-delà du 10 avril
Lors de ce rendez-vous de campagne, pour le camp socialiste, il s'agit aussi d'envisager l'avenir, et François Hollande donne clairement le sentiment qu'il compte y prendre une part importante. Dans une long article documenté, Le Monde affirme que François Hollande aurait même préparé pendant plusieurs mois sa propre candidature à la présidentielle.
Une ambition qui ne semble pas avoir disparu. L'ancien président de la République a cherché à s'inscrire dans l'histoire du Parti socialiste, en faisant plusieurs fois référence à François Mitterrand et à Lionel Jospin. Il serait désormais prêt à se porter candidat en Corrèze pour les législative, mais, pour le moment, annonce n'avoir pris aucune décision.
Au lendemain du scrutin, il faut rebâtir un mouvement pour reconstruire la gauche de responsabilité.
François Hollande, ancien président de la République
Après le meeting, il a en tout cas annoncé s'attendre à retrouver plus souvent les militants socialistes, dans le cadre de "ce que doit être une formation politique, une grande force, qui doit se créer, se reconstituer."
Sans ambiguïté, François Hollande s'est installé sur le devant de la scène de ce meeting, éclipsant la candidate, même si les élus présents s'en défendent.
"François Hollande n'a pas du tout volé la vedette, il a soutenu Anne", déclare Anne-Marie Almoster-Rodrigues, maire de Rochechouart (Haute-Vienne).
"Il est complémentaire, c'est bien qu'il soit là", ajoute Véronique Guilhat-Barret, élue PS au conseil départemental de la Haute-Vienne.
Chez les participants au meeting, les réactions sont similaires, se disant davantage convaincus après ces prises de paroles. Un militant, en pleine hésitation entre plusieurs candidats, s'est ainsi dit touché par l'évocation des thèmes de l'écologie et surtout, du droit à mourir dans la dignité, une autre jeune militante, croisée avant le meeting, explique être désormais "plus enthousiaste, et peut-être prête à changer son vote."
