Prostitution dans des salons de massage : une filière d'immigration clandestine entre Paris, Limoges et le Mans démantelée

Cinq personnes ont été interpellées et mises en examen pour proxénétisme aggravé, travail dissimulé et aide au séjour de travailleuses en situation irrégulière. Les trois salons de massages mis en cause ont été fermés.

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L’enquête pour "aide au séjour et proxénétisme aggravé" démarre en septembre 2023, lorsque les forces de l’ordre sont informées de l’existence d’un salon de massage "dans lequel des femmes en situation irrégulière s’adonneraient à de la prostitution."

Les policiers de l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants identifient des annonces et des avis de clients sur internet qui confirment l’hypothèse de prestations sexuelles tarifées ainsi qu’un lien avec un salon du 14ᵉ arrondissement de Paris.

La police de la Haute-Vienne met donc en place une surveillance des lieux, qui vient, une nouvelle fois, mettre en évidence l’activité de prostitution dans le cadre de ce que les enquêteurs qualifient d’"architecture de réseau avec un gérant de droit vivant en région parisienne, déjà mis en cause dans le passé pour viol, et deux gérants de fait sous contrôle judiciaire dans le cadre d’une instruction ouverte pour proxénétisme aggravé."

Un réseau organisé entre Paris, Limoges et Le Mans

La poursuite des investigations met en lumière l’existence d’un troisième salon au Mans, dans la Sarthe, avec l’"alternance des masseuses ne parlant pas le français sur les trois villes".

Auditions et surveillances se poursuivent jusqu’au 28 mai 2023, avec l’interpellation de six personnes à Limoges, Le Pré St-Gervais (93), Nanterre (92), et Combs-la-Ville (77).

Dans leur communiqué, les enquêteurs précisent que "les perquisitions [avaient permis] la découverte de nombreux documents comptables, de photocopies de passeports de ressortissantes chinoises en séjour irrégulier, et la saisie de plus de 25 000 euros en petites coupures, ainsi que des outils informatiques."

Après avoir nié les faits, les mis en cause, parmi lesquelles des femmes, ont fini par reconnaître en garde à vue les infractions reprochées "tout en minimisant leur participation".

Ainsi, la responsable du salon de Limoges, déjà mise en examen pour proxénétisme aggravé et qui ne vivait pas en Haute-Vienne, a reconnu "avoir payé un gérant de paille afin de détourner son contrôle judiciaire". Cette dernière a été mise en examen. En revanche, l’actuelle masseuse qui exerçait des prestations tarifées dans le salon de Limoges, a été reconnue comme victime de ce réseau, et donc laissée libre sans suite judiciaire.

Les cinq autres personnes (parmi lesquelles la responsable du salon de Limoges) ont été présentées devant la justice ce mardi 4 juin. Deux d’entre elles ont été placées en détention provisoire en attendant une date d’audience et trois autres (qui n’étaient pas connues de la justice jusqu'alors) ont été placées sous contrôle judiciaire.

Les trois salons ont été fermés.

Un premier réseau démantelé en 2021

Ce n'est pas le premier salon de massage fermé par la police sur Limoges. Un réseau de proxénétisme exploitant des travailleuses du sexe d'origine asiatiques avait déjà été identifié en décembre 2021. 

Une femme d’une cinquantaine d’années, gérante d’un salon de massage, situé au 51 rue Montmailler à Limoges, avait été interpellée mercredi 1ᵉʳ décembre 2021 et placée en garde à vue par la police judiciaire.

L'arrestation avait eu lieu dans le cadre d’une enquête menée par la Police judiciaire de Limoges, en collaboration avec l’Office central pour la répression de la traite des êtres humains, sous l'égide de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Bordeaux.

 

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