Réforme des retraites : l’actrice Adèle Haenel aux côtés des étudiants de la fac de lettres de Limoges

Alors que l’actrice Adèle Haenel est en représentation au théâtre de l’Union de Limoges, elle en a profité ce vendredi 31 mars 2023 pour soutenir le blocage de la faculté de lettres.

A la faculté de lettres de Limoges, bloquée depuis quatre semaines, 400 étudiants restent activement mobilisés contre la réforme des retraites. Des discussions, des débats, des ateliers se succèdent pour échanger sur la réforme, le militantisme, le féminisme, les oppressions…

 

Ce vendredi 31 mars 2023, l’actrice Adèle Haenel et la danseuse Sophie Demeyer sont venues les soutenir.

"Nous sommes très heureuses d’être ici, de vous rencontrer. Ce que vous faites est fondamental et participe à l’intelligence collective."

Adèle Haenel, actrice.

Toutes deux présentent la pièce "L’Etang", visible au Théâtre de l’Union jusqu’à samedi. Le soir sur les planches, le jour dans la vraie vie, en lutte.

 

Après s’être rendue aux côtés des grévistes de la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, du Havre, après avoir signé la tribune en soutien à l’association "les Soulèvements de la Terre", Adèle Haenel se montre aujourd’hui auprès des étudiants en lutte. Vêtue d’un jean, d’un sweat, la colère sur le visage, elle prend la parole aujourd’hui dans l’amphithéâtre de la fac de lettres, où les caméras ne sont pas les bienvenues. Seules les photos sont accordées lors d’un échange entre les artistes, et plus d’une centaine d’étudiants, notamment d’étudiantes, d’associations, de professionnels du spectacle, lors de la pause méridienne.

 

 "Il faut montrer une image qui valorise la résistance"

Les deux artistes engagées ne sont pas seulement là pour s’opposer à la réforme des retraites. Elles dénoncent aujourd’hui aussi les violences policières comme celles de Sainte-Soline le 25 mars.

Les images médiatiques rendent invisible la violence policière et criminalisent les manifestations. Mais il faut montrer une autre image qui valorise la résistance."

Adèle Haenel, actrice.

 Elles pointent du doigt les violences sexistes, racistes et celle du système "bourgeois qui extrait les richesses, invisibilise la souffrance, nous enlève notre humanité pour mieux nous discipliner".

 

"On est puissant et si on se réunit sensiblement, on est incontrôlable."

 

Adèle Haenel et Sophie Demeyer parlent de l’art comme un moyen politique de vivre et de s’émanciper. "La désensibilisation est un processus pour invisibiliser la souffrance opérée par le capitalisme. C’est un massacre. La pratique artistique a une vertu d’émancipation, de resensibilisation. On est puissant et si on se réunit sensiblement, on est incontrôlable", explique Adèle Haenel.

 

Ce à quoi, la danseuse Sophie Demeyer ajoute "il faut bien archiver cette lutte pour ne pas l’oublier, écrire ce qu’il se passe pour avoir une conscience collective et ne pas la laisser à l’amnésie."

 

Déterminées à ce que "cette réforme recule" et à "faire progresser une conscience de classe", les deux femmes ne veulent pas se "plier à une fatalité à laquelle on voudrait nous soumettre". Elles invitent les étudiants à se rassembler lors de piquets de grève, de manifestation de nuit "le mouvement social doit s’élargir pour être solidaire avec les personnes opprimées".

 

Quand on leur demande : "qu’est-ce qu’il y a après ?", Adèle Haenel répond "Je n’ai pas la réponse. La résistance est un mode de vie. Il faudrait par exemple, rendre commun les moyens de production, ça s’appelle le communisme."

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