Le sport en intérieur pour les mineurs reprend mardi 15 décembre. A trois jours des vacances scolaires et en plein régime de couvre-feu, les clubs s’organisent.
Les enfants vont pouvoir reprendre leurs activités extrascolaires en intérieur dès mardi 15 décembre 2020 "dans le respect des protocoles applicables (distanciation, port du masque avant et après la pratique) et avec accès aux vestiaires collectifs", précise le ministère des sports. Tous les sports ne sont cependant pas concernés par cette nouvelle : "Seule une pratique sans proximité avec les autres sportifs est autorisée, ce qui exclut les pratiques sportives avec contacts", explique encore le ministère. Pas de judo ou de karaté, par exemple, pour les enfants.
15 décembre 2020 : retour des mineurs dans les équipements sportifs couverts avec une pratique encadrée dans le respect des protocoles sanitaires applicables.
— Ministère des Sports ?♀️ (@Sports_gouv) December 11, 2020
L'ensemble des nouvelles mesures pour le sport est disponible sur notre site : https://t.co/k91szAEiZC pic.twitter.com/Mgkg1Gr56H
Une bonne nouvelle pour les associations sportives qui vont pouvoir accueillir à nouveau les sportifs mineurs. Mais une organisation d’ampleur débute à trois jours des vacances scolaires de fin d’année et alors qu’un couvre-feu de 20h à 6h du matin est en vigueur à partir de ce mardi 15 décembre. "Là, tout de suite, on est dans une situation de double peine pour cette reprise entre le couvre-feu et les bénévoles qui, comme tout le monde, prennent leurs vacances, certaines activités ne pourront reprendre que le 4 janvier", témoigne Rima Cambray, Présidente de l’ASPTT de Limoges.
Et si, après huit semaines de fermeture des sports en intérieur, la nouvelle est une respiration pour les clubs et les licenciés, toute une organisation est nécessaire pour le respect des règles sanitaires. Une adaptation dans "l'urgence" alors que l’information d'une reprise "est tombée vendredi soir avec un décret lundi", souligne Sylvie Rozette, adjointe aux sports à la mairie de Limoges.
"On doit s’organiser en fonction de la capacité d’accueil des installations et des groupes, plus petits, et pour respecter le couvre-feu de 20h, détaille la Présidente de l'ASPTT. Tous les clubs sont en train de s’organiser avec la mairie. On fait tous des demandes en fonction de nos besoins notamment pour mobiliser plus de gymnases". "Nous sommes là pour faciliter la reprise avec un phénomène d’urgence lourd à porter pour les clubs et dans la pratique pas très aisés", souligne l'adjointe aux sport de la Ville.
Des activités sportives pendant les vacances ?
L’autorisation de reprise du sport en intérieur pour les enfants "permettra aux acteurs privés, notamment associatifs, de proposer aux familles une prise en charge, par un éducateur diplômé, des enfants notamment au travers de stages pendant les vacances scolaires", a annoncé le ministère des sports dans son communiqué du 14 décembre. A trois jours des vacances scolaires, certains clubs, espèrent pouvoir le proposer. "On a demandé des créneaux à la ville. Par exemple, pour le Kidi sport, on va reprendre sur un des deux gymnases ce mercredi et ce samedi et on va utiliser une salle à nous pour faire un petit stage pendant les vacances. Et on va voir pour le basket et le handball", indique la Président de l’ASPTT.
"On s’adapte, par exemple, pour le badminton, il n’y aura pas de stages pendant ces vacances alors on va mettre le paquet pendant les vacances de février et Pâques", souligne Rima Cambray. Des adaptations, pour tenter de rattraper les nombreuses semaines de fermeture : "Globalement on a raté 8 semaines, donc 8 jours de cours. Si on fait des stages en février et à Pâques, on peut rattraper", espère la Présidente de l’association sportive limougeaude.
Baisse de 32 % de licenciés à l'ASPTT de Limoges
En plus de l’adaptation et de l’organisation de leurs cours de sport, les associations pâtissent de la baisse de leurs licenciés. A l’échelle nationale, pour l’ensemble de la saison 2020-2021, il faudra s’attendre à "une baisse de 20 % à 30 %" du nombre de licenciés par rapport à l’année précédente, selon les estimations de la ministre déléguée aux sports, Roxana Maracineanu, évoqué mi-septembre. En 2019, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire avait recensé 16,43 millions de licences. "Nous à l’ASPTT, nous avons 32% de baisse. Après, c’est très variable d’un sport à l’autre. On a beaucoup perdu en gymnastique, nous sommes à seulement 30% de nos effectifs habituels alors qu’au basket on a près de 80% de nos effectifs normaux", estime Rima Cambray. "La baisse des licenciés, elle est certaine. C’est une vraie tendance et le Covid en est un accélérateur", remarque de son côté Sylvie Rozette.
Le plus dur est de ne pas avoir de visions sur l'avenir
"Les licenciés sont des pratiquants et à partir du moment où on les prive de leur pratique, il y en qui ne reviendront pas. Puis il y a des associations avec des contingences financières avec parfois des salariés à gérer, des projets en cours plus ou moins avortés. Il y a une angoisse de l’avenir, de la saison, au sein des clubs", souffle l'adjointe aux sports.