Risques et réglementation en trottinette : "on a des comportements qui ne sont pas bons", la prévention essentielle auprès des jeunes utilisateurs

Avec le réchauffement climatique, les usagers sont de plus en plus nombreux à utiliser les mobilités douces. Les trottinettes électriques se sont ainsi multipliées ces dernières années dans les villes, avec des stations en libre-service. Mais, la réglementation et les règles de sécurité ne sont pas toujours connues des utilisateurs. Des opérations de sensibilisation s'organisent en Limousin, mais du chemin reste à parcours pour que les bonnes pratiques rentrent dans les mœurs.

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Ils étaient près de huit cents élèves, collégiens comme lycéens, rassemblés ce vendredi 22 mars à Tulle, en Corrèze pour une grande opération de sensibilisation. De grands moyens ont été mobilisés : camions de pompiers, forces de l'ordre, mannequin, hélicoptère. Le programme a été organisé par le département et encadré par les étudiants de BTS du lycée Renée Cassin.  

L'objectif de cette journée était de montrer les risques liés à l'usage de la trottinette. Pour cela, les élèves ont assisté à la reconstitution d'un accident de la route impliquant une trottinette roulant à 50 km/h. "Ce projet sert à rendre réel la réalité d'un accident de la route. Souvent, on est sur des forums et du virtuel. Aujourd'hui, du virtuel, les jeunes en voient tout le temps. Et, ils ont tendance à banaliser la violence tandis que là, on va vraiment, la réalité du choc. Les élèves se rendent plus compte des dangers", constate Anaïs Bouzonie, référente sécurité routière au lycée René Cassin.

L'image de la collision a marqué les esprits : "L'impact, même si c'était à 50 km/h, c'est impressionnant parce que la vitre de la voiture a quand même explosé", raconte Anais, une participante.

L'usage de la trottinette électrique s'est énormément démocratisé dans les grandes métropoles françaises. En Limousin, les grandes villes comme Brive, Tulle ou Limoges, n'y ont pas échappé, bien que le nombre d'usagers soit moins important qu'à Paris ou Bordeaux. 

"La trottinette électrique est une nouvelle mobilité qui doit trouver sa place. On a des comportements qui ne sont pas bons. Le jeune public est autant concerné que les adultes, mais ils sont beaucoup plus attentifs et les messages passent mieux", remarque Alexandre Esseghir, coordinateur sécurité routière de la Corrèze.

Facile mais (peut-être) dangereux 

Sa rapidité et sa facilité d'utilisation ont fait de la trottinette électrique un moyen de transport prisé par les citadins. Mais, son usage n'est pas sans risque. Le nombre d'accidents impliquant les engins de déplacement personnels motorisés (EDPM) a augmenté ces dernières années. Cette catégorie regroupe aussi hoverboard, gyropode, skateboard électrique, et cyclomobile.

Selon les chiffres du bilan provisoire de l’accidentalité routière en 2023, les utilisateurs d'EDPM ont subi une augmentation de leur accidentalité par rapport à 2022. Ainsi, quarante-deux utilisateurs de trottinettes ont perdu la vie en 2023, contre trente-cinq, en 2022. 640 trottinettistes ont été blessés gravement, ce qui représente une hausse de +7 %. 

Il existe bien une législation concernant l'usage de la trottinette électrique, mais "les gens ne la connaissent pas du tout. Les EDPM se sont multipliés, très rapidement. Les gens ont l'impression, avec les dispositifs de libre-service, qu'il suffit de payer et c'est parti. Ils ne savent pas qu'il y a un tas d'obligations", regrette Bernadette Ducorps, directrice de la Prévention routière pour la Nouvelle-Aquitaine.

Que dit la loi ? 

L'État s'est en effet saisi du problème avec le Plan national pour mieux réguler les trottinettes électriques, présenté en mars 2023 par le ministère des Transports. Depuis le 1ᵉʳ septembre 2023, l'âge minium pour conduire une trottinette électrique a été élevé à quatorze ans, au lieu de douze ans. 

Il existe bien d'autres règles, par exemple  : 

  • Le transport de passagers qui est interdit : c’est un engin à usage exclusivement personnel.
  • Il est interdit de porter à l'oreille des écouteurs ou tout appareil susceptible d’émettre du son, ou d’utiliser le téléphone tenu en main
  • L’assurance est obligatoire pour les utilisateurs des EDP motorisés. 
  • Les EDP motorisés sont interdits de circuler sur le trottoir. Sinon, ils doivent être tenus à la main.
  • En agglomération, ils ont obligation de circuler sur les pistes et bandes cyclables lorsqu’il y en a.  À défaut, ils peuvent circuler sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h.

En cas de manquement à ces règles, les usagers peuvent être sanctionnés d'une amende allant de 135 euros à 1 500 euros d'amende, pour les plus graves. 

Des blessures aussi graves qu'en moto 

Les accidents impliquant une trottinette ne sont pas à prendre à la légère. D'après une étude publiée par les hôpitaux de Paris (AP-HP), le 7 juillet 2023, les accidents de trottinette électrique peuvent causer des blessures aussi graves qu'à moto. Bernadette Ducorps précise : "C'est un outil qui va assez vite. Il n'y a pas de carrosserie. Le risque d'accident, en cas de chute, est assez important. C'est pour ça qu'il est recommandé de porter un casque intégral. Le principal risque, c'est de passer par-dessus le guidon et de tomber la tête la première sur le bitume. Il faut respecter les limitations de vitesse en allant à 25 km/h maximum pour limiter la gravité de l'accident. Mais, il y en a qui roulent toujours beaucoup trop vite." 

Selon l'association, il faudrait davantage sensibiliser les gens avec plus d'interventions dans les écoles ou auprès d'entreprises.

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