"Riton, c'était une figure de la télévision régionale" : Henry Simonet, journaliste à France 3 Limousin, est décédé

Il était bien connu des habitants de Limoges, des supporters du CSP, du monde politique limousin. Henry Simonet, journaliste reporteur d'images pendant plus de 30 ans à la télévision régionale, est décédé. Il venait d'avoir 68 ans.

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Il avait pris sa retraite le 31 décembre 2019... mais les journalistes de France 3 Limousin et les habitants de Limoges continuaient de voir apparaître ses baskets rouges, qui avaient remplacé ses célèbres santiags, partout là où il se passait quelque chose : le marché de Noël, les émissions en direct, les manifs contre la réforme des retraites...

Riton, c'était un personnage de la télévision régionale, car tout le monde savait qui il était, sans forcément connaître son nom : cette coupe de cheveux, ses chaussures de cow-boy, son paquet de cigarettes et bien sûr... un sacré franc-parler. Il tutoyait d'ailleurs les joueurs du CSP aussi bien que les hommes politiques... 

Ce qu'il montrait moins en revanche, c'était une certaine tendresse quand il parlait de son fils bien-aimé, ou de son petit chien qu'il a chouchouté pendant des années. 

32 ans de télévision régionale 

Henry Simonet est né le 8 mars 1955 à Montluçon, il fit des apprentissages dans la charcuterie et la confection. Il commencera sa carrière dans la confection et ne rejoindra les médias qu'à l'âge de 33 ans. Il obtient sa carte de presse le 12 juin 1988. Il commence à travailler pour le groupe France Télévisions en 1990. C'est à La Rochelle qu'il décrochera son premier poste en CDI, cinq ans plus tard, avant de revenir à Limoges où il devient grand reporter aux côtés de son copain Jean-Louis Zahnd.

En région, comme tous les journalistes de France 3 Limousin, il a traité tous les thèmes d'actualité : politique, sport, société, social… "C'est une partie de l'histoire de France 3 Limousin", confirme Xavier Riboulet, ancien rédacteur en chef de cette rédaction, aujourd'hui directeur de la proximité à France 3. "C'était un gars riche, un type super généreux."

Un homme politique a ainsi tenu à lui rendre hommage : Emile Roger Lombertie, le maire (LR) de Limoges : "Je suis très triste d’apprendre cette nouvelle. Je perds un ami. Si le thème libertaire a quelque chose d’important, je pense que pour lui, il s’appliquait pleinement. Être libre, totalement libre, et en même temps, c'était quelqu’un d’éminemment respectueux des autres, d’une grande sensibilité, d’une grande fraternité chaleureuse."

Son histoire de caméraman a été pendant longtemps indissociable de celle du CSP. Souvent en fin de saison, le club de basket limougeaud lui offrait le maillot de l'année, certains ont été floqués Riton. 

La cause syndicale

« Ce que je retiendrai de lui, c’est qu’il a été toujours porté à défendre les autres. C’était quelqu’un de très ouvert. » Serge Bonnefont, ancien collègue de travail, mais aussi ami, nous permettra d'en savoir un peu plus sur le Riton d'avant la télé régionale : "j’ai travaillé avec lui à la compagnie générale du vêtement, société de confection de costumes pour hommes haut de gamme située en zone industrielle de Romanet, et détenue par une entreprise américaine. Henry était agent de maîtrise, responsable du stock matières premières. On fabriquait pour Dior, Courrèges, Balenciaga… À cette époque, dans les usines, nous étions 450 salariés, Henry et moi-même avons monté une section syndicale CFDT en 1979, car la production commençait à être délocalisée vers le Portugal, et nous nous occupions du comité d’entreprise. Henry était délégué syndical. En 1981, quand François Mitterrand a été élu, les Américains ont décidé de quitter la France et ont licencié la totalité du personnel. Avec l’aide d’Alain Rodet, on a trouvé un repreneur pour la société, avec la reprise de 180 salariés. L’aventure a duré avec ces nouveaux actionnaires 3 ou 4 ans. Le groupe libanais a ensuite jeté l’éponge et Henry a été licencié.  C’est là qu’il décide d’une reconversion, car il aimait la vidéo. Au comité d’entreprise, on avait filmé les salons, on faisait des interventions syndicales par vidéo.

L'engagement syndical perdurera à France 3 Limousin, notamment avec la création d'une section SUD à Limoges.

"Un nounours avec un grand cœur "

"Henry, c'est un nounours" : Emmanuel Denanot, journaliste à la rédaction de France 3 Limousin, a de nombreux souvenirs de tournages communs avec Riton. C'est peut-être celui qui pourra le mieux raconter qui était ce JRI haut en couleur (Journaliste Reporteur d'Images) : "Il pouvait parfois être très bourru, mais derrière tout ça, il y avait un énorme cœur, et c'était vraiment quelqu'un qui aimait les gens. Quand il ne les aimait pas, il savait leur dire, mais franchement, il aimait les gens. 

"Quand j’ai débuté à France 3 Limousin, Riton m’a prise sous son aile" : Cécile Gauthier, journaliste et présentatrice du journal régional, se souvient : Nous faisions des reportages sportifs ensemble. Comme j’étais une gamine, il m’est arrivé de me faire bousculer ou manquer de respect et il a posé plus d’une fois la caméra pour me défendre. Il était très paternaliste avec moi. Riton c’était un caractère dur comme la pierre, mais un cœur en or. Je me souviens de lui retirant son casque en nage sur le Paris-Corrèze. Il avait suivi toute l’étape sur la moto, avec une chute en milieu de parcours, mais il a repris sa place et a terminé l’étape et la course. Je me souviens aussi de lui, salué par tout le public de Beaublanc lors d’un match du CSP, alors que l’arbitre lui interdisait de prendre sa place favorite pour filmer le match… Je me souviens de ses coups de gueule qui en faisaient trembler certains, mais aussi et surtout de lui, si doux, quand il parlait « du fiston » ou quand il prenait son petit chien sur ses genoux. Riton c’était un personnage, un Monsieur et je l’aimais beaucoup."

Eric Muller, rédacteur en chef adjoint à France 3 Limousin : "En ce jour particulier, mes pensées vont bien sûr à Nicolas, son fils, mais aussi à nous tous, ses collègues, qui avons travaillé avec lui. J’ai vu Henry arriver à France 3, mais aussi partir à la retraite. C’est un peu de notre jeunesse et de notre parcours à France 3 qui s’en est allé."

Riton est parti sans un bruit, dans la nuit, en toute discrétion. Nos pensées vont à son fils et à ses proches. 

durée de la vidéo : 00h01mn50s
"Riton, c'était une figure de la télévision régionale" : Henry Simonet, journaliste à France 3 Limousin, est décédé ©France Télévisions

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