Face à la flambée du variant Omicron, le gouvernement veut multiplier les centres de dépistage. Les centres de vaccination devront aussi tester. Et les pharmaciens pourront recruter et créer leur propre centre de dépistage. Or ces professionnels sont déjà débordés…
Le porte parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé ce dimanche 9 janvier, « un plan de renforcement de la politique de tests ». Il prévoit notamment le déploiement de « plusieurs centaines » de centres de dépistage à côté des centres de vaccination, mais aussi pour les pharmaciens la possibilité de recruter et créer leurs petits centres de dépistage.
Cette annonce de dernière minute a pris les professionnels de court.
Au laboratoire Astralab à Limoges, le seul laboratoire qui réalise des tests PCR sans rendez-vous, la file d’attente atteignait des records ce lundi matin.
Ces derniers temps, 5000 tests par jours sont réalisés. Et le taux de positivité est grimpé à 30%.
« Ici, les gens se font tester, mais ils patientent. Les durées d’attente vont de 20 minutes à deux heures en fonction des moments », raconte Pierre-Yves Guillot, le président du laboratoire Astralab à Limoges.
Rupture de stock
Toutes les structures n’ont pas la capacité d’absorber la forte demande de tests. Par exemple, la pharmacie des Bayles à Isle était en rupture de tests antigéniques ce lundi.
« Nous étions les seuls ouverts hier, dimanche. On ne pouvait pas tester tout le monde. On a décidé de ne pas faire les cas contact, uniquement les personnes symptomatiques où celles qui avaient fait un autotest au résultat positif pour qu’elles puissent être enregistrées », explique Charlotte Faure, la pharmacienne.
60 tests ont été réalisés dans la journée. Résultat, la pharmacie ne pourra plus effectuer de dépistage avant d’être à nouveau livrée d’ici quelques jours.
"Totalement irréalisable !"
Alors quand le gouvernement envisage de solliciter encore un peu plus les pharmaciens, pour qu’ils créent leur propre centre de dépistage et recrutent du personnel pour le faire fonctionner, certains professionnels s’étranglent.
« Je ne vois pas qui je pourrais recruter pour faire fonctionner ce type de centre éphémère. D’autant que je ne sais pas combien de temps ça pourrait durer. C’est totalement irréalisable », s’insurge Brigitte Chassin, pharmacienne à Saint-Junien.
Les pharmaciens risquent de ne pas se précipiter, d’autant qu’ils craignent une nouvelle annonce "de dernière minute" de la part du gouvernement, qui viendrait peut-être contredire les dernières instructions.