En réalisant un véritable exploit ce dimanche 1er mai, en barrages d’accession, face à Mauléon, l’USA Limoges a gagné le droit d’accéder à la future Nationale Deux qui, la saison prochaine, sera, à niveau semi-professionnel, le nouvel quatrième échelon du rugby français. Mais c’est désormais que le plus dur commence !
À quoi ça tient le bonheur, en rugby ?
Pour l’USA Limoges, à quelques centimètres à droite du poteau gauche !
En rentrant sa pénalité au bout du bout du temps additionnel, Pedro Soto (et tous ses coéquipiers bien sûr, qui ont tout de même réussi à remonter un handicap de 15 points et le point terrain !!) a envoyé l’USA L vers la nouvelle Nationale Deux, qui deviendra effective lors de cette prochaine saison 2022-2023.
La Nationale Deux, quésaco ?
Oui, on le sait, le rugby est compliqué, et pas que dans ses règles, dans ses divisions (sans jeu de mot) aussi.
Après la tentative avortée, sans succès et abandonnée il y a quelques années de Fédérale Élite, sensée faire un « sas-tampon » entre Pro D2 et Fédérales, les instances dirigeantes de l’Ovalie Française ont instauré de nouvelles règles en juillet dernier, qui deviendront donc effectives en juillet prochain.
Vous suivez ? Sinon, voici la nouvelle « pyramide du rugby français :
Déjà présent cette saison, ce « sas-tampon » est et restera donc la Nationale, un championnat à quatorze équipes en poule unique, avec deux montées et deux descentes.
Mais entre cette Nationale et les anciennes Fédérales est donc crée une Nationale Deux, composée des seize meilleurs clubs de Fédérale Une de cette saison, jouant actuellement les phases finales, et des huit vainqueurs de barrages, dont fait partie l’USA Limoges.
Une compétition à vingt-quatre clubs donc, scindée en deux poules (pour l’instant non-définies mais sans doute à répartition géographique), et quatre montées et logiquement quatre descentes.
Avant de connaître la poule, et les adversaires de Limoges, voici la liste complète des clubs qui évolueront la saison prochaine en Nationale Deux :
(comme il y a toujours une complication, les deux clubs finalistes des phases finales de Fédérale 1 monteront eux en Nationale, et seront donc remplacés par les deux derniers de cette division, sans doute Dijon et Cognac ou Aubenas)
Venus de la Poule 1 : Périgueux, Niort, Floirac et Rennes
Venus de la Poule 2 : Hyères-Carqueiranne, Rumilly, Vienne et Mâcon
Venus de la poule 3 : Nîmes, Pamiers, Marmande et Graulhet
Venus de la poule 4 : Fleurance, Auch, Saint-Jean-de-Luz et Tyrosse.
Venus des barrages : Marcq-en-Barœul, Bassin d’Arcachon, Lannemezan, Bédarrides, La Seyne-sur-Mer, Saint-Sulpice-sur-Lèze (qui ne souhaiterait pas monter), le Stade Métropolitain et donc l’USA Limoges.
Et maintenant qu’est-ce qui attend l’USAL ?
Accéder à cette nouvelle Nationale Deux, c’était l’ambition « que Limoges retrouve un niveau du rugby français de son rang », pour Julien Delaye, le directeur général USA Limoges.
Dans cette optique, le club avait un rien « économisé » les années précédentes, afin de monter une équipe plus compétitive cette année.
« La stratégie c’était d’investir un peu cette saison, pour justement « upgrader » et monter d’une division. […]
Les saisons précédentes, on a pu économiser, mettre de l’argent au chaud justement en attendant cette possible accession, et c’est ce qu’on a fait cette saison, et ça a payé. » Julien Delaye, directeur général de l'USA Limoges
Bien sûr, cette montée n’est pas une fin en soi.
L’idée est de pérenniser la place de l’USAL dans cette division avant, plus ou moins à moyen terme, de viser plus haut, vers la Nationale, l’antichambre de l’Élite.
Mais, s’il faudra bien sûr le faire surtout et avant tout sportivement, en s'appuyant, entre autre, sur le futur centre de formation dont le club sera doté dès l'an prochain, cela passera aussi obligatoirement par une augmentation de budget.
Et c’est là que les ennuis commencent !
Cette saison, l’USA Limoges affichait un budget d’environ 1 500 000€.
On estime qu’en Fédérale Une, les clubs oscillent entre 300 000€ et 3 000 000€ (pour à peine un ou deux, on ne peut donc faire un budget moyen sur la base de cette évaluation).
Le budget limougeaud est donc plutôt confortable.
Pour la saison prochaine, l’ambition du club est de le monter légèrement, de 200 à 300 000€.
Pas simple, mais sans doute faisable.
« On avait en gros un budget d’un million cinq sur la saison, il faut qu’on arrive à monter à un million sept, un million huit.
Pour ça, on va demander à nos partenaires de faire un petit effort supplémentaire.
On espère qu’ils sont satisfaits de la saison, qu’on sera capable aussi de les aider eux-mêmes dans leur communication, et l’USAL c’est un bon vecteur de communication, surtout avec les résultats que l’on a.
Il faudra aussi trouver quelques partenaires supplémentaires, pour nous aider à faire le joint pour la saison prochaine. ». Jean-Yves Gomez, président exécutif de l'USA Limoges
Pour information, le club dispose actuellement d'un peu plus de 200 partenaires.
La marche supérieure, elle, sera beaucoup plus compliquée
Cette saison, en Nationale, le plus gros budget dépassait les 4 500 000€, et le plus petit était le même que celui de l’USAL, avec un budget moyen établi à 2 400 000€.
Là, ce ne sont pas des « petits efforts supplémentaires », ou « quelques partenaires de plus » qui seront nécessaires…
Il ne faudrait donc pas rêver trop gros, trop vite.
Nationale Deux, cela sonne peut-être moins bien que Nationale tout court, mais c’est sans doute la place actuelle du rugby limougeaud.
Et on souhaite que l’USAL s’y épanouisse longtemps, sans pour autant manquer d’ambition ou d’appétit !