Matthieu Durey a tout quitté pour devenir osiériculteur vannier en Haute-Vienne. Il cultive de l'osier qu'il façonne ensuite à la main en paniers, décoration d'intérieur, objets du quotidien ou encore ruchers. Rencontre avec cet artisan passionné qui perpétue un savoir-faire ancestral.
Depuis le début de l'année, Matthieu Durey s'épanouit dans une nouvelle vie professionnelle. Cet ancien chargé de médiation à l'Université de Strasbourg a tout quitté pour devenir osiériculteur en Haute-Vienne. Dans un vaste champ d'un demi-hectare au sud du département, il cultive vingt-six variétés dont les rameaux lui servent à confectionner ensuite des objets d'art.
Tout se recycle, rien ne se perd !
"Il y a de l'osier qui va avoir une super résistance mécanique, donc qui sera bien pour faire des hanses de sac. D'autres osiers vont avoir une belle couleur. Regardez, celui-là, par exemple, est violet bleuté même après avoir séché... Mais il n'est pas résistant, on ne peut pas tout avoir", décrit le passionné, au milieu de ses plantations.
Diplômé de l'unique École nationale d'Osiériculture et de Vannerie à Fayl-Billot, en Haute-Marne, Matthieu Durey est devenu spécialiste de ce végétal. D'un coup de couteau, il sépare le brin blanc, qu'il fera sécher au soleil avant de pouvoir le tresser, et l'écorce, qui sera rachetée par des coopératives viticoles. "Elles font des infusions avec, puis les pulvérisent sur la vigne. Cela évite d'utiliser des traitements chimiques. Les maraîchers s'en servent aussi pour stimuler la croissance des plantes avant leur production", précise-t-il.
La vannerie est un art gratifiant. En une journée, on peut arriver à quelque chose.
Matthieu DureyOsiériculteur-vannier
De retour dans son atelier, Matthieu façonne à la main sa matière première qu'il transforme en paniers, en objets d'intérieur, en ruches d'art ou encore en égrappoirs pour des vignerons. Il réalise aussi des aménagements architecturaux pour des espaces paysagers tels que des clôtures en osier vivant, des haies tressées et des cabanes.
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La vannerie est un savoir-faire rare et ancestral que Matthieu Durey contribue ainsi à préserver. "En archéologie, on retrouve le plus souvent les contenants en terre cuite qui ont permis de monter l'objet. On a un témoignage qui remonte à 6 000 avant J.C, grâce à des empreintes de motif de vannerie qui ont été découvertes sur de la céramique", précise-t-il.