Les cultures maraîchères souffrent de la sécheresse. La production est en baisse, les légumes et les fruits manquent cruellement d'eau. Avec 4 épisodes caniculaires cet été et une période de sécheresse étalée sur plusieurs mois, les maraîchers ont dû s'adapter. Certains avec difficulté.
Un étang à moitié plein ce jour-là, face à un agriculteur dépité du côté de La Geneytouse en Haute-Vienne. C'est la même inquiétude chez de nombreux maraîchers limousins.
« Là, il reste 30 cm d'eau dans l'étang » confie Nicolas Desroches, avec un sentiment d’impuissance.
Pas assez d'eau pour l'irrigation d'un hectare de culture potagère. Canicule, sécheresse et sans oublier le vent, une météo défavorable pour cet exploitant qui a vu sa production baisser de 30%.
« Je ne peux pas encore me prononcer sur les rendements, explique le maraîcher primeur, mais avec un mois de retard, ça va être difficile à rattraper. Ça va dépendre de la pluviométrie dans les jours qui viennent et du fait d’avoir une bonne arrière-saison au niveau des températures ».
Après onze années de travail de la terre, Nicolas Desroches réfléchit sérieusement à sa reconversion.
Je ne peux me permettre de jouer à la loterie une année de plus. Donc il va falloir que je prenne une décision concrète et j’envisage éventuellement d’arrêter les ¾ de ma production de légumes.
Nicolas DesrochesMaraîcher
Un exercice de plus en plus difficile
Face aux aléas climatiques les maraîchers doivent réagir rapidement : diversifier, pailler les cultures, étendre les ombrages. Chaque année la tâche se complique un peu plus.
« On est en Limousin sur un sol pauvre en sable, sur 30 à 40 centimètres et qui ne retient pas l’eau. Donc avec ça, on fait ce qu’on peut. À savoir, améliorer un peu nos sols, et adapter nos pratiques. En maraîchage c’est faisable. Sur d’autres pratiques, ça va être très long à faire », argumente Matthieu Gérardin, maraîcher primeur.
L'accès à l'eau reste la question prioritaire. Pour ses cultures, cet autre maraîcher de Vicq-sur-Breuil, est contraint d'utiliser l'eau de la ville : 40m3/jour, cela a un coût et pas seulement financier.
« Ce qui me chagrine plus, c’est que notre commune, Vicq-sur-Breuil, n’a pas assez d’eau de ville et doit en faire venir d’une autre localité en l’achetant. Et donc, je me demande, jusqu’à quel point, j’ai le droit, je peux l’utiliser comme je le souhaite », s'interroge l'agriculteur.
En attendant, la solution ne peut venir que du ciel.